Nice: Marcin Bulka, l'impressionnant Monsieur penalty avec 66% de réussite

L’ambiance n’était pas à la fête dans les coursives de l’Allianz Riviera après le triste 0-0 entre les Aiglons et Clermont. L'entraîneur niçois Francesco Farioli a même félicité Marcin Bulka d’avoir évité la catastrophe et réalisé un nouveau clean-sheet. Pour la quatorzième fois de la saison, le portier azuréen termine une rencontre sans le moindre but encaissé. Une prouesse car il a eu du travail à faire pour repousser les tentatives des Auvergnats, en attestent les 1,98 xG (exptected goals) concédés. Si l’histoire retiendra que Nice n’avance pas, elle notera aussi que le Gym ne sombre pas grâce à Marcin Bulka.

66% de réussite sur penalty cette saison

Après le Monégasque Folarin Balogun, par deux fois dans le même match, et le Montpelliérain Junior Ndiaye en Coupe de France, au tour de Shamar Nicholson de buter sur Marcin Bulka. Sur six tentatives adverses cette saison, le Polonais en a repoussées quatre. Seuls Benjamin Bourigeaud (Rennes) et Mohammed Bayo (Le Havre) ont réussi à battre le géant Niçois dans cet exercice. Tous deux ont frappé en force au ras du poteau, sans hésiter pendant leur course d’élan. Pour Jérôme Alonzo, "le type qui s'avance contre lui est obligé de se dire: 'Si je ne fais pas la frappe parfaite, je ne suis pas bien'". L’ancien gardien de l’OM, du PSG ou encore de Nice n’a pas tort. Il faut frôler les montants pour tromper Marcin Bulka, au risque également de voir sa tentative être repoussée par l’un d’entre eux. Ce fut le cas en 32e de finale face à Auxerre (0-0 ; 4 tab à 2). L’ange gardien des Niçois a détourné la tentative d’Ado Onaiwu et forcé Gaëtan Perrin à échouer sur le poteau.

"Je reste sur ma ligne jusqu'au bout"

1m99, 2m16 d’envergure, 2m60 les bras levés… Marcin Bulka s’appuie sur ses mensurations généreuses mais pas seulement. Le gardien polonais a sa méthode: "Je reste sur ma ligne jusqu'au bout, j'attends de voir où veut aller le tireur. Je réagis avec mes réflexes sans anticiper. On sait que les tireurs attendent le dernier moment, nous regardent. Je ne veux pas faire de pas inutile. Pour moi c'est la clé." Un rapport de force qu’il a su inverser salue Jérôme Alonzo: "J’aurais adoré voir Neymar contre Bulka. Le Brésilien a beaucoup inspiré les tireurs actuels avec une prise de décision très tardive en fonction du premier mouvement du gardien. Marcin a cette faculté à attendre le dernier moment et aller très vite au sol malgré sa taille. Il est déjà entré un peu dans le cerveau des mecs." Loin de la théorie de la loterie, Bulka croit plutôt en son génie.

"Il s’est déjà construit une légende!"

Alonzo poursuit: "Il s’est déjà construit une légende! Comme Mickaël Landreau à son époque, ça l’a suivi toute sa carrière et pourtant il n’était pas aussi fort et imposant que Bulka dans l’exercice. À l’inverse Hugo Lloris, qui a été pendant dix ans un des meilleurs gardiens du monde, le tireur savait qu’il avait 9 chances sur 10 de marquer…" Une légende construite en partie un soir de septembre à Louis II. Face à un Bulka immobile, le Monégasque Balogun décide, au dernier moment, de croiser (pas assez) sa frappe. Un jeu d’enfant pour le Niçois qui récidivera quelques minutes plus tard face à la lourde frappe plein axe de l’attaquant américain sur son second penalty repoussé de la soirée. Un tournant peut-être dans la saison des deux protagonistes ce soir-là.

Article original publié sur RMC Sport