Le Nicaragua multiplie ses ambassades : une manœuvre pour déstabiliser les États-Unis ?

La dernière en date, le 21 juin, est celle d’Afghanistan. “Depuis le début de l’année, le Nicaragua a ouvert au moins 11 nouvelles ambassades”, recense le site de l’ancien quotidien La Prensa, interdit dans son pays et qui publie depuis l’étranger – comme tous les médias indépendants. Des nouvelles représentations diplomatiques “dans des pays avec lesquels le Nicaragua a très peu de relations” et sans présence notable de “citoyens nicaraguayens nécessitant des aides consulaires” : Burkina Faso, Zimbabwe, Ghana, Éthiopie, Turkménistan, Liban, Vietnam, Bénin, Togo, Niger.

“La grande inconnue est de savoir pourquoi, explique au journal un spécialiste en droit international. Tout porte à croire que ces ambassades ont été ouvertes pour faciliter […] la délivrance de visas […] aux migrants qui partent au Nicaragua en route vers les États-Unis.” Ce que le spécialiste qualifie de “stratégie de déstabilisation” contre Washington, qui a pris de multiples sanctions contre la dictature du président Daniel Ortega.

COURRIER INTERNATIONAL
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Le journal appelle ce système le “tremplin migratoire” : “Les vols charters, venant de pays d’Afrique et d’Asie, qui atterrissent à Managua sont la preuve que le pays est devenu la plaque tournante idéale pour les migrants irréguliers”, qui partent ensuite vers les États-Unis via le Honduras, puis le Guatemala et le Mexique.

Sanctions américaines

Entre mai et juin, trois vols chargés de migrants sont arrivés de Tripoli dans un Boeing de la compagnie libyenne Ghadames Air, qui n’a pas de liaison avec Managua : “Il s’agissait donc de vols affrétés par un opérateur privé”, note El País América.

Selon le site, qui reprend les chiffres du think tank Diálogo Interamericano, 1 150 vols “pseudo-commerciaux” ont atterri à Managua ces douze derniers mois, venus de pays aussi divers que l’Inde, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Suriname, la Libye, le Maroc… Et ce malgré les sanctions décrétées par Washington contre “les propriétaires, cadres et hauts fonctionnaires de compagnies” qui organisent ces vols.

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