"Ni résignation ni démission": comment Renaissance veut se mettre "en ordre de bataille" pour les européennes

Un débat, une liste de candidats et une succession de meetings. Lors des deux prochaines semaines, le parti Renaissance et sa tête de liste Valérie Hayer ont l'intention d'inverser la tendance des sondages, défavorables à moins d'un mois et demi des élections européennes.

Alors que le Rassemblement national de Jordan Bardella dépasse désormais les 30% d'intentions de vote et écarte la candidate macroniste à près de 15 points, le parti présidentiel tente de relativiser, disant prendre les sondages "avec beaucoup de distance". "Rien n'est joué. Rien n'est fait (...) Le pays n'est pas encore rentré dans la campagne", a-t-il assuré à BFMTV.

Quant au candidat socialiste Raphaël Glucksmann, au coude-à-coude avec Valérie Hayer d'après les derniers sondages, Renaissance l'explique par une "agglomération des électeurs LFI, Toussaint, et une sur-mobilisation des électeurs de gauche".

"Ni résignation ni démission"

Face à une campagne qui ne décolle pas et la potentielle déroute qui s'annonce, Renaissance le martèle: Il n'y a "ni résignation ni démission". Les prochains jours seront donc cruciaux pour le parti qui veut "être en ordre de bataille le 9 mai" prochain.

D'ici là, plusieurs rendez-vous sont inscrits à l'agenda de Valérie Hayer. Dès ce mardi 30 avril au soir, un premier comité de campagne va se tenir en présence de Gabriel Attal, les chefs de groupes parlementaires et de la majorité. L'objectif: "resserrer le dispositif politique pour embarquer toute la majorité, et à travers eux tous ceux qui nous ont fait confiance lors des élections précédentes", a déclaré à BFMTV le directeur de campagne Pieyre-Alexandre Anglade.

Deux jours plus tard, ce jeudi à 21 heures, Valérie Hayer débattra sur BFMTV avec Jordan Bardella. Un débat exceptionnel sur lequel l'organigramme de Renaissance dit "fonder beaucoup d'espoir".

Du côté de la candidate macroniste, "on ne redoute pas ce débat, il est nécessaire", précise son entourage à BFMTV. "Il faut mener le combat, il faut l’affronter. Il faut y aller."

"L'objectif, c'est de confronter Bardella. À ce qu'il est, à ce qu'il a fait. C’est-à-dire pas grand chose", indiquent des proches de Valérie Hayer. Et d'ajouter: "Il y a une forme de culot à solliciter un nouveau mandat alors qu’on a si peu honoré le précédent. 21 amendements en cinq ans, ça fait cher l’amendement."

"En nationalisant cette élection il est un facteur de désordre dans le pays. On ne va pas se mettre nous aussi à nationaliser un sujet européen", ont-ils poursuivi.

Emmanuel Macron et Gabriel Attal en campagne?

Vendredi, au lendemain du débat sur BFMTV, la liste des premiers candidats éligibles sera dévoilée par le parti. Dans la matinée, se tiendra un séminaire au QG du parti, puis les candidats iront, dans l'après-midi et durant le week-end, sur le terrain pour des opérations militantes.

Le programme, lui, est attendu lundi prochain. Il lancera une série de meetings. Le premier étant prévu mardi 7 mai à la Mutualité, à Paris. D'autres suivront comme le 13 mai à Lyon, le 18 mai à Strasbourg, le 5 juin à Lorient ou encore le 6 juin à Nice.

Reste à connaître l'implication du président de la République et de son Premier ministre dans la campagne. Jeudi dernier, à la Sorbonne, Emmanuel Macron a affiché sa volonté de sauver une Europe menacée de "mourir", dans un long discours aux allures d'entrée en campagne, très critiqué par les oppositions.

Le chef de l'État a toutefois assuré ne pas s'être exprimé dans un "temps de campagne". Selon lui, son discours était une "parole de président de la République".

D'après le parti, Emmanuel Macron et Gabriel Attal "choisiront leur moment". "Il y a des temps politiques et des temps militants." Avant de rappeler que le duo de l'exécutif sera plus en retrait au moment des commémorations.

Article original publié sur BFMTV.com