"Nous ne nous rendrons pas": après la reprise des frappes russes, le message d'espoir du maire de Kiev

Le maire de Kiev, Vitali Klitschko.  - BFMTV
Le maire de Kiev, Vitali Klitschko. - BFMTV

À Kiev, les alertes ont repris comme aux premiers jours du conflit. Depuis la reprise des frappes russes, les sirènes résonnent plusieurs fois par jour pour appeler les habitants à se mettre à l'abri. "La sécurité reste une question-clé dans toutes les villes d'Ukraine", commente sur BFMTV ce jeudi le maire de la capitale, Vitali Klitschko.

Ce jeudi matin, une attaque de drone a pris plusieurs infrastructures de Kiev pour cible. "Nos militaires ont abattu presque tous les drones, mais malgré cela, les drones visent des objets, des sites et des infrastructures pour faire des dégâts", raconte le maire.

Plus encore, alors que les responsables russes déclarent vouloir uniquement s'en prendre aux forces armées ukrainiennes, les civils sont également visés, poursuit Vitali Klitschko.

"Ce que nous raconte la propagande russe est un mensonge. Ces tirs tuent les civils, les femmes, les enfants, les personnes âgées. (...) Pour l'agresseur, n'importe quelle personne qui ne pense pas comme lui est une cible. Ces gens peuvent être tués et sont tués."

"Nous ne serons jamais intimidés"

Rappelant les images tirées des bombardements à Boutcha ou encore à Irpin il y a quelques semaines, le maire de Kiev n'hésite pas à décrire le conflit comme un "génocide". "Poutine a besoin de l'Ukraine, pas des Ukrainiens. Il a besoin des territoires, c'est tout."

Alors que plusieurs infrastructures-clé ont été prises pour cibles ces derniers jours, l'élu analyse la stratégie russe comme une tentative désespérée de forcer les habitants, privés de chauffage, d'eau ou d'électricité, à quitter leur pays. Pour autant, ces multiples agressions catalysent davantage la résistance et la résilience des Ukrainiens.

"Les Russes comptent sur la panique. Ils voudraient semer la panique et la dépression. Mais au lieu de ça, les gens se mettent en colère. Et ces émotions renforcent leur volonté de défendre leur foyer, leur ville, leur pays", affirme Vitali Klitschko.

"Nous ne serons jamais intimidés. Personne ne pourra nous forcer à nous rendre. Nous sommes prêts à donner notre vie pour cela", poursuit-il.

"Nous voyons notre avenir dans la famille européenne"

Remerciant la France pour l'envoi d'armes depuis le début du conflit, le maire de Kiev déclare également que le peuple ukrainien ne se bat pas uniquement pour se défendre, mais aussi pour protéger les autres pays européens des forces russes.

"Nous voyons notre avenir dans la famille européenne. Nous défendons notre pays mais aussi tous les Européens car, si on les laissait faire, les Russes avanceraient aussi loin que possible. Ils nous lancent un défi à tous", souligne-t-il ce jeudi, appelant les Occidentaux à ne pas relâcher leurs efforts.

Alors que la France tente de rétablir un contact entre les dirigeants russes et ukrainiens pour favoriser le dialogue et les négociations, Volodymyr Zelensky a pour l'instant toujours affiché sa résistance par rapport à cette idée. Pour le maire de Kiev, la guerre "se terminera à la table des négociations", mais seulement quand les forces russes auront quitté l'Ukraine.

"Aujourd'hui, quand les Russes acceptent de trouver un compromis, ils proposent d'enlever une partie de l'Ukraine. Nous pourrons parler de tout, mais seulement quand le dernier soldat russe quittera le sol ukrainien. C'est notre condition. Nous ne sommes pas prêts à accepter l'annexion par la Russie d'une grande partie du territoire ukrainien", martèle-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com