"Vous ne pouvez pas négocier avec lui": la veuve de Navalny accuse Poutine d'être "le chef d'une organisation criminelle"

"Poutine a tué mon mari". Devant le Parlement européen à Strasbourg, Ioulia Navalnaïa accuse le président russe d'être responsable de la mort, le 16 février dernier, de l'opposant au Kremlin Alexeï Navalny.

"Alexeï a été torturé pendant trois ans, puis affamé dans une petite cellule isolée", déplore-t-elle, rappelant qu'on lui refusait "les visites, les appels téléphoniques et même ensuite les lettres". "Même après ça, ils ont abusé de son corps et de sa mère", ajoute-t-elle.

"Cela montre que Poutine est capable de tout: vous ne pouvez pas négocier avec lui", a-t-elle lancé aux députés européens.

Être "inventif"

Ioulia Navalnaïa affirme que la mort de son mari a donné le sentiment à beaucoup de personnes que "Vladimir Poutine ne peut pas être vaincu". Elle entend montrer le contraire.

En juin prochain auront lieu les élections européennes, destinées à renouveler l'intégralité du Parlement européen. "Vous allez faire campagne, donner des interviews, tourner des spots... Imaginez que tout cela soit impossible", exprime Ioulia Navalnaïa.

Dans de telles conditions, "pourtant, Alexeï Navalny a réussi à devenir le politicien le plus connu du pays et à inspirer des millions de personnes", a-t-elle souligné.

"Même depuis le goulag de Poutine, il a été capable de faire passer ses idées: il était inventif et était l'opposé d'ennuyeux", a-t-elle poursuivi.

"Organisation criminelle"

C'est là le sens de son appel et de son message aux eurodéputés. "Si vous voulez vraiment battre Vladimir Poutine, vous devez être innovants, vous devez arrêter d'être ennuyeux", a martelé Ioulia Navalnaïa.

La veuve d'Alexeï Navalny estime que ce ne sont pas "une nouvelle résolution ou une nouvelle salve de sanctions" qui permettront de vaincre le président russe. "Vous ne pouvez pas le battre en pensant que c'est un homme de morale et d'honneur", a-t-elle lancé.

"Vous ne faites pas face à un homme politique mais à un monstre, au chef d'une organisation criminelle", a-t-elle ajouté.

Ainsi, Ioulia Navalnaïa appelle l'Union européenne à ne pas se battre sur le plan politique mais en "luttant contre le crime organisé et ses financements".

Article original publié sur BFMTV.com