"Je ne condamne pas des feux de poubelles" : pour Philippe Poutou, les manifestants ont "le droit de riposter"

Philippe Poutou, triple candidat à l'élection présidentielle, au micro de BFMTV. - BFMTV

L'ancien candidat à la présidentielle Philippe Poutou n'a pas souhaité condamner les "feux de poubelles" en marge des cortèges contre la réforme des retraites et a jugé que les manifestants avaient "le droit de riposter".

"Ça fait partie du combat social". Philippe Poutou, invité de BFMTV ce vendredi, a refusé de "condamner" les violences qui peuvent avoir lieu depuis plusieurs jours en France en marge de la mobilisation contre la réforme des retraites. Pour le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), le gouvernement fait également preuve de violence en réprimant ces cortèges, ou en décidant de passer cette loi à l'aide du 49.3.

"Je ne condamne pas des feux de poubelles", a répondu l'ancien candidat à l'élection présidentielle, interrogé pour savoir s'il condamnait l'incendie de la porte de la mairie à Bordeaux ou encore le pavé lancé sur le casque d'un policier.

"Le mouvement politique a le droit de se défendre"

"Non, je ne condamne pas, je ne sais pas ce qui s'est passé", a continué Philippe Poutou, avant de s'exclamer : "Les violences, quelles violences ? Moi, je n'en sais rien, j'ai fait les manifs de bout en bout, ce que j'ai vu c'est des feux de poubelles donc si c'est ça la violence... Non, je ne condamne pas des feux de poubelles. J'en ai rien à faire des feux de poubelles !".

Le porte-parole du NPA estime aussi que, dans un tel contexte, "on peut aussi condamner la dame qui a perdu son pouce" ou "les motards qui roulent sur les manifestants: cette violence-là". Il fait notamment référence à la blessure d'une mère de famille dans une manifestation à Rouen ce jeudi. Pour lui, "le mouvement politique a le droit de s'organiser, de se défendre, de répondre aux coups qu'il reçoit parce que la légitimité de la violence ne peut pas être que du côté du pouvoir".

"C'est quand même gonflé de la part (du gouvernement) de faire comme si les violences venaient des manifestations alors qu'elle vient du pouvoir", s'est-il encore indigné à notre micro. "La violence, elle vient de la répression policière d'une part, mais pas seulement, aussi parce qu'ils sont en train de casser nos retraites. (...) Aujourd'hui, il y a une véritable répression politique, une vraie entrave au droit de manifester et ça provoque de la colère".

Après la 9e journée de mobilisation, la mobilisation s'est intensifiée avec de nombreux incidents en marge et au sein des cortèges. Parmi les incidents les plus notoires, la porte de la mairie de Bordeaux a été brûlée. Le commissariat et la sous-préfecture à Lorient ont été pris pour cible par des manifestants. À Paris, un feu de poubelles a failli provoquer un incendie dans un immeuble de la rue Saint-Marc.

Dans le même temps, plus de 450 personnes ont été interpellées et "441 policiers et gendarmes" blessés, a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Article original publié sur BFMTV.com

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