La nauséeuse rhétorique antisémite de La France insoumise

Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, à l'université d'été de son parti, le 25 août dernier.  - Credit:Jeff Pachoud/AFP
Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, à l'université d'été de son parti, le 25 août dernier. - Credit:Jeff Pachoud/AFP

« Mélenchon diabolisé comme l'était Le Pen hier », voici le titre d'un éditorial relevant de la bouillie pseudo-journalistique publié dans Rivarol. Jérôme Bourbon y encense le « courage » de Jean-Luc Mélenchon, un homme en lutte contre le « Lobby », comme autrefois l'était Jean-Marie Le Pen pour ses positions non alignées avec « l'entité sioniste ».
Personne ne soupçonnera décemment La France insoumise (LFI) d'accointance quelconque avec l'extrême droite. Néanmoins, si l'attaque fait mouche, c'est que la cible est morveuse. Antisémite ou pas, ce qui est certain, c'est que LFI déploie un ensemble de tropes qui, consciemment ou non, renvoient bien à de l'antisémitisme. À charge aux analystes de déceler les intentions malveillantes ou non qui se cachent derrière. Dans tous les cas, le déni répété de ce fait élémentaire expose le parti Insoumis à la faute politique.

Des discours évocateurs

Dans la revue K, le chercheur en philosophie politique Milo Lévy-Bruhl nous rappelle plusieurs de ces tropes, auxquels on ajoutera quelques mises à jour. Ainsi, selon Jean-Luc Mélenchon, Zemmour « reproduit beaucoup de scénarios culturels […] liés au judaïsme ». Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) est décrit dans le verbe Insoumis comme un organe d'extrême droite faisant applaudir Zemmour et auprès duquel il faut cesser toute « génuflexion » face à ses « oukases arrogants » et « communautaristes » ; le même Crif qui « oblige » à suivre ses positio [...] Lire la suite