La Nasa dévoile sa sonde Clipper avant son voyage vers Jupiter et Europe, à la recherche de vie dans l’espace

La sonde Clipper, d’une valeur de cinq milliards de dollars, partir en octobre à destination d’Europe, l’une des dizaines de lunes de Jupiter.
MARIO TAMA / Getty Images via AFP La sonde Clipper, d’une valeur de cinq milliards de dollars, partir en octobre à destination d’Europe, l’une des dizaines de lunes de Jupiter.

ESPACE - Mission Europa Clipper. Avant son grand départ prévu dans quelques mois, la dernière sonde de la Nasa a été dévoilée ce jeudi 11 avril, avec une mission principale : tenter de découvrir une autre forme de vie « dans le cosmos ». Même si en réalité, la Nasa ne cherche pas tant la vie que des conditions favorables pour l’accueillir.

En 2023, les missions spatiales se sont passionnées pour les lunes, et ce n’est qu’un début

Baptisée Clipper, cette sonde sera donc chargée d’une mission scientifique de la plus haute importance. Et pour ce faire, c’est Jupiter, la plus grande planète du système solaire, qui a été choisie. Ou plus précisément l’une de ces lunes, puisque c’est Europe qui sera inspectée par Clipper une fois son voyage initial effectué.

Un voyage qui s’annonce relativement long, compte tenu de la distance qui sépare la Terre de cette lune de Jupiter. Il lui faudra exactement cinq ans pour entrer en orbite autour de Jupiter et Europe, après un passage par Mars. Le rendez-vous avec ce satellite naturel que les scientifiques croient recouvert d’eau gelée est donc pris pour 2031, si tout se passe comme prévu.

Chasse aux microbes terriens

Mais avant même de décoller en octobre, à bord d’une fusée Falcon Heavy de l’entreprise Space X, la sonde Clipper est sans doute l’un des objets les mieux conservés sur notre planète.

Car la grande crainte est d’envoyer la sonde dans l’espace en emportant avec elle des microbes terriens. Ce qui rendrait ses données récoltées sur Europe tronquées, si ce n’est inutilisables. Pour éviter ce risque, toutes les précautions sont prises et Clipper est ainsi conservée dans une chambre stérile du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa, en Californie.

Un lieu uniquement accessible au personnel, évidemment couvert de la tête aux pieds pour éviter toute intrusion microbienne dans cette « salle d’attente » pour l’espace, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.

Une fois arrivée sur Europe, la sonde pourra alors déployer son attirail technologique particulièrement complexe, comprenant « des instruments comme des caméras, des spectromètres, un magnétomètre et un radar qui peuvent (...) pénétrer la glace, rebondir sur l’eau liquide et revenir à la surface pour nous indiquer à quel point la glace est épaisse et où l’eau liquide se situe », liste Bob Pappalardo, scientifique de la mission.

Mission vie

Mais malgré ces nombreuses précautions, rien n’indique que la sonde parviendra sans encombre à sa destination. Bien que cette mission ait été planifiée depuis la fin des années 1990. L’environnement d’Europe promet d’ailleurs quelques surprises aux scientifiques et ingénieurs de la Nasa.

Il faut dire qu’un puissant champ de radiations englobe ce satellite naturel de Jupiter. De quoi dégrader les instruments de Clipper, qui recevra l’équivalent de 100 000 radiographies du thorax à chaque boucle autour de son objectif.

Cette image publiée par la Nasa en septembre 2023 montre la planète Jupiter (à droite) et sa lune Europe (à gauche).
B. HOLLER, J.STANSBERRY / AFP Cette image publiée par la Nasa en septembre 2023 montre la planète Jupiter (à droite) et sa lune Europe (à gauche).

Et il faudra patienter près de 45 minutes pour obtenir les données de la sonde, du fait de sa très grande distance avec la Terre. Mais l’enjeu est de taille. Répondre à l’une des questions fondamentales de la vie : sommes-nous seuls dans l’univers ?

Si une preuve de vie était découverte, « ce serait (une avancée) énorme pour comprendre à quel point la vie est répandue dans l’univers », explique Bob Pappalardo. Chef de projet pour la mission Europa Clipper, son collègue Jordan Evans précise la raison pour laquelle c’est une lune de Jupiter et non Jupiter elle-même qui sera explorée. « Si les lunes autour des planètes éloignées des étoiles pouvaient héberger la vie, alors le nombre de possibilités dans le système solaire, dans l’univers, que la vie soit présente, augmente drastiquement », avance-t-il.

Réussie ou pas, la mission de Clipper devra logiquement prendre fin autour de 2034, date de fin de la durée de vie utile de l’appareil. Dès lors, Clipper ira s’écraser contre une des lunes de Jupiter. Pour l’heure, la Nasa semble opter pour Ganymède, le plus gros satellite naturel de Jupiter.

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