“Napoléon de pacotille” : vives réactions turques aux propos de Macron à Alger

Les propos du président français, le 26 août à Oran, dans le cadre de sa visite officielle en Algérie, continuent de faire réagir la presse et les autorités turques. Emmanuel Macron s’en est notamment pris à la Turquie, à la Russie et à la Chine, les accusant d’orchestrer une “immense manipulation” et de monter des “réseaux” visant à ternir l’image de la France et à la présenter comme “l’ennemie” du peuple algérien.

“Il est inacceptable que […] Macron, qui a des difficultés à faire face à son passé colonial en Afrique, particulièrement en Algérie, tente de s’affranchir de ce passé colonial en accusant d’autres pays, dont le nôtre”, a ainsi déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères turc, Tanju Bilgic, rapporte le quotidien Milliyet.

Depuis plusieurs années, la Turquie avance ses pions sur le continent africain, notamment en Algérie, où elle entretient de bonnes relations avec le pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier s’était d’ailleurs rendu en mai dernier en Turquie pour signer une série d’accords économiques, alors que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays ne cesse de croître.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, devrait à son tour se rendre prochainement en Algérie, indique la presse algérienne.

Un “Napoléon de pacotille” ?

De son côté, le quotidien turc Takvim a rappelé les massacres de Sétif et de Guelma [contre des indépendantistes algériens le 8 mai 1945] et la répression meurtrière de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris. Oubliant au passage de souligner que la Turquie a voté avec constance à l’ONU, de 1954 à 1962, contre l’indépendance de l’Algérie.

Pour le quotidien, la sortie du président français est à mettre sur le compte “de l’état d’ébullition dans lequel se trouve la France face à l’image positive que renvoie la Turquie sur le continent africain”.

Le quotidien progouvernemental Sabah va jusqu’à évoquer une forme de jalousie chez le président français, “souvent critiqué dans son pays, et à qui on demande pourquoi il n’arrive pas à faire aussi bien qu’Erdogan”, affirme un éditorialiste influent.

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