En Namibie, un président de 82 ans en remplace un autre

Il avait 82 ans. Ce 4 février, le président namibien, Hage Geingob, est mort. Une pluie d’hommages est venue du monde entier pour saluer la mémoire de ce militant antiapartheid, plusieurs fois Premier ministre du pays avant d’être élu président.

Mais c’est plus sa longévité à la tête du pays et l’âge du capitaine qui a retenu l’attention du quotidien allemand Die Tageszeitung (TAZ). Le journal note que si Hage Geingob a été élu en 2015, il faisait déjà partie avant même l’indépendance du pays, en 1990, de la première garde de la Swapo (Organisation du peuple de l’Afrique du Sud-Ouest), l’ancien mouvement de libération au pouvoir. C’est à cette époque que cet employé de longue date de l’ONU est devenu Premier ministre du nouvel État, après avoir dirigé l’Assemblée constituante.

Or, fait remarquer la Tageszeitung, le vice-président, Nangolo Mbumba, qui selon la Constitution assurera l’intérim du pouvoir avant l’élection présidentielle, est lui-même octogénaire. Plus jeune de douze jours seulement que le défunt président, Nangolo Mbumba restera à la tête du pays jusqu’au début du mandat du prochain chef de l’État, le 25 mars 2025, après les élections présidentielle et parlementaires prévues pour novembre 2024.

Autrement dit, la mort de Geingob n’entraîne pas de changement générationnel à la tête du pays, et “un homme de 82 ans remplace un homme de 82 ans” s’étonne encore le média allemand.

Or, selon la TAZ, de nombreux Namibiens pensent que le temps des anciens combattants de la libération touche lentement à sa fin et qu’il est temps d’opérer un changement de génération. La candidate de la Swapo pour les élections à venir, Netumbo Nandi-Ndaitwah, serait la première femme à diriger le pays si elle était élue, signale Al-Jazeera, mais il n’en reste pas moins qu’elle aurait alors 72 ans.

Une gérontocratie mondiale

Ce constat de gérontocratie pourrait se généraliser à d’autres pays africains. Lors de son discours d’investiture, le nouveau président du Liberia, Joseph Boakai, avait ainsi fait un malaise, que relatait alors la BBC Afrique. Le nouveau président, 79 ans au compteur, n’était pas parvenu à terminer son discours et avait dû être aidé pour quitter la tribune lors de sa cérémonie d’investiture. “Il n’a pas réussi à continuer à parler à deux reprises et la cérémonie a été ajournée”, rapportait le site britannique.

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