“Je n’irai pas à Paris” : le ministre des Affaires étrangères italien répond à Darmanin

Ce sont des mots qui étaient destinés à alimenter le duel politique en France, mais ils ont été jugés offensants de l’autre côté des Alpes. Le jeudi 4 mai, alors qu’il était interviewé sur RMC, Gérald Darmanin s’est fendu de la déclaration suivante, relaie La Repubblica :

“À Menton, il y a un afflux de migrants, et notamment de mineurs, car Mme Meloni et son gouvernement d’extrême droite choisi par les amis de Mme Le Pen sont incapables de régler les problèmes migratoires sur lesquels ils ont été élus. Mme Meloni est comme Mme Le Pen, elle se fait élire sur ‘Vous allez voir ce que vous allez voir’, et ce qu’on voit, c’est que ça ne s’arrête pas, ça s’amplifie. L’Italie connaît une très grave crise migratoire.”

Toujours prompt à réagir, le vice-président du Conseil des ministres, Matteo Salvini, a affirmé qu’il n’acceptait pas “de leçons sur l’immigration de ceux qui repoussent des femmes, des enfants et des hommes [à la frontière], tout en continuant à accueillir des assassins et des terroristes qui devraient revenir en Italie [référence aux terroristes d’extrême gauche accueillis par la France pendant les années Mitterrand]”, rapporte de son côté le Corriere della Sera.

Mais si la réaction du sulfureux homme politique d’extrême droite, leader de La Ligue, n’est pas si surprenante, la décision d’Antonio Tajani, elle, interpelle davantage.

Plutôt modéré à l’accoutumée, le ministre des Affaires Étrangères transalpin (et ancien président du Parlement européen) a en effet réagi en annulant tout simplement son déplacement en France, qui était prévu ce jour.

“Je n’irai pas à Paris pour la rencontre prévue avec la ministre Catherine Colonna, a annoncé l’homme sur son compte Twitter. Les insultes adressées au gouvernement et à l’Italie par le ministre Darmanin sont inacceptables. Ce n’est pas là l’esprit avec lequel on devrait affronter des défis européens communs.”

L’affaire fait aujourd’hui les grands titres des médias italiens, comme le quotidien conservateur Il Giornale, qui, évidemment, fustige l’attitude de Paris.

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