« Je n’imaginais pas ça d’elle » : l’amitié à l’épreuve des législatives

Parler politique avec des amis peut créer de réelles tensions au vu du contexte inflammable du pays.  - Credit:Pexels
Parler politique avec des amis peut créer de réelles tensions au vu du contexte inflammable du pays. - Credit:Pexels

Quand Emmanuel Macron a prononcé le dimanche 9 juin la dissolution de l'Assemblée nationale, Nora*, étudiante en événementiel, est tombée des nues. « La première chose que j'ai dit : “C'est la merde” », se remémore cette Bordelaise de 21 ans. Quelques jours plus tard, toujours très angoissée à l'idée d'une possible victoire du Rassemblement national aux législatives anticipées, Nora a profité d'un verre avec deux amies proches pour se confier sur son vote et ses peurs. Pour elle, ce sera le «  Nouveau Front populaire ».

Puis, innocemment, elle a demandé à ses amies ce qu'elles comptaient faire en cas de second tour « Nouveau Front populaire »-Rassemblement national. Allaient-elles faire barrage à l'extrême droite ? À sa grande surprise, l'une d'entre elles, qu'elle connaît depuis près de trois ans, lui a répondu qu'elle s'abstiendrait. « J'étais choquée. Je pensais sincèrement qu'elle allait voter pour le “moins pire”. Je savais qu'elle votait à droite, mais je n'imaginais pas qu'elle puisse s'abstenir dans ce cas de figure », s'étonne la jeune femme de gauche.

« La grande majorité fréquente des amis du même bord politique »

Parler de la situation politique du pays entre amis n'est pas toujours évident, surtout quand les enquêtes d'opinion pointent une fracture de la société française. Tristan, 14 ans, un lycéen favorable à l'union de la gauche, a par exemple coupé les ponts avec un ami soutenant le Rassemblement national après une discussion houleuse. « Cett [...] Lire la suite