Nétanyahou veut rester au pouvoir et tente de reprendre la main aux Américains

“Je suis tout simplement sidéré. Nos soldats sont en train de se battre à Gaza et de mourir au combat tandis que les familles des otages vivent un cauchemar sans précédent dans notre histoire. Et c’est tout ce que vous trouvez à faire ? Le moment est très mal venu pour faire de la politique.”

Pourtant, il n’y a pas de réponse plus “politique” que celle que le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a donnée samedi [18 novembre au] soir, lors d’une rare conférence de presse depuis les massacres du 7 octobre, à une question portant sur des sondages qui indiquent que la majorité des Israéliens souhaite que Nétanyahou démissionne et s’en aille une fois pour toutes.

Un ton bravache

Vu le ton bravache de la réponse donnée par le Premier ministre à une question pourtant évidente posée par un journaliste dans une salle de la Kirya [“La Cité”, le quartier de Tel-Aviv qui abrite les institutions sécuritaires israéliennes], Nétanyahou tient manifestement à prouver qu’il est en train de se remettre de l’événement sans précédent qui s’est abattu il y a un mois et demi sur lui et sur notre pays tout entier.

Jusqu’à présent, c’était un Nétanyahou aux abois, traumatisé et souvent confus qui répondait de façon mécanique à toutes les questions brûlantes quant à son avenir politique : “Pour l’instant, ce n’est pas ça qui me préoccupe, chaque chose en son temps.”

Son attaque frontale contre les journalistes traduit une confiance en soi qu’il croit lui être revenue sur le front intérieur. Ce n’est absolument pas par hasard si sa garde rapprochée a transmis un message aux élus de son parti et l’a ensuite fait fuiter dans les médias.

En substance : “Ne vous remettez pas en question et n’ayez aucune confiance envers les journalistes qui cherchent à connaître vos états d’âme. J’y suis, j’y reste. Il n’y aura ni retour à la maison ni retour aux urnes. Je ne partirai pas, ni pendant la guerre ni après la guerre. Ceux qui tablent sur mon départ en paieront le prix.”

En fait, la posture adoptée par Nétanyahou démontre au contraire que le Premier ministre et sa garde rapprochée subissent une pression politique internationale de plus en plus forte. Les derniers sondages, auxquels Nétanyahou recommande évidemment de ne pas se fier, sont tout simplement catastrophiques pour lui et son parti, le Likoud.

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