Municipales : un gilet jaune élu à Bordeaux
Antoine Boudinet, présent sur la liste de Philippe Poutou, a été élu conseiller municipal à Bordeaux. Un symbole dans cette ville, place forte des gilets jaunes.
Le 8 décembre 2018, Antoine Boudinet, manifestant gilet jaune de 27 ans, perdait sa main droite après l’explosion d’une grenade qu’il venait de ramasser lors d’affrontements avec les forces de l’ordre devant la mairie de Bordeaux.
Un manifestant présent place Pey Berland évacué avec une main arrachée #Bordeaux #GiletsJaunes (images @gdecaix ) pic.twitter.com/1JbN26qlan
— France3 Aquitaine (@F3Aquitaine) December 8, 2018
Un an et demi plus tard, le jeune homme fait son entrée à la mairie, où il est élu conseiller municipal de la ville, dans une élection remportée par le candidat écologiste Pierre Hurmic. Présent sur la liste de Philippe Poutou, qui a récolté 9,39% des suffrages exprimés, Antoine Boudinet sera l’un des trois conseiller municipaux de la liste du NPA à siéger au conseil municipal.
Antoine Boudinet, mutilé lors du mouvement des #GiletsJaunes et militant contre les #ViolencesPolicieres est désormais conseiller municipal à #Bordeaux.#Municipales2020 #findemacronpic.twitter.com/SBdmedw3Eo
— Cosette Sebastien (@CosetteSebasti1) June 29, 2020
Ce 8 décembre 2018, Antoine Boudinet était venu de Bayonne pour manifester. Lors des affrontements, pensant prendre un simple palet de lacrymogène, il se saisit de l’objet pour le renvoyer. Mais c’est une grenade, qui lui explose dans la main droite et la lui arrache.
Membre du collectif “mutilé pour l’exemple”
Depuis sa blessure, Antoine Boudinet est devenu une figure du mouvement des gilets jaunes et un représentant. Il devient membre du collectif "Mutilé pour l'exemple", aux côtés d’autres blessés, et milite pour l'interdiction de l'usage des grenades GLI F4, à l’origine de sa mutilation, et du LBD40.
Conférences de presse, manifestation des “mutilés”, le jeune homme de 27 ans devient une figure des gilets jaunes blessés.
#GiletsJaunes : En marge de la marche des mutilés aujourd'hui à #Paris, Antoine BOUDINET manifestant dont la main a été arrachée lors de l'acte 4 à cause d'une grenade GLI-F4, il s'adresse aux policiers en montrant sa main 😢#France #Macron #YellowVests pic.twitter.com/VUfXkZfcnz
— L'infirmier 💎 (@Infirmier0) June 2, 2019
“Je suis encore gilet jaune”
Puis Antoine Boudinet rencontre Philippe Poutou, et accepte d’être présent sur sa liste. “Je suis encore ‘gilet jaune’, je le revendique, en revanche je ne suis pas leur représentant. J’ai conscience que ce qui m’est arrivé fait de moi un symbole, mais le mouvement des ‘gilets jaunes’ est très éclectique. Pour moi, la liste ‘Bordeaux en Luttes’ incarne ce ras-le-bol”, expliquait Antoine Boudinet à 20 Minutes lors de la présentation de la liste de Philippe Poutou, en mars dernier.
L’étudiant et gilet jaune Antoine Boudinet qui avait eu la main arrachée par une grenade de gaz lacrymogène durant une manifestation en 2018 à #Bordeaux est présent sur la liste de @PhilippePoutou pour les #municipales à Bordeaux #poutou pic.twitter.com/814LcktBII
— mibosredon (@mibosredon) March 5, 2020
Suite à sa blessure, Antoine Boudinet avait déposé plainte contre le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner et le préfet de Gironde, Didier Lallement, aujourd’hui en poste à Paris. D’abord classée sans suite par le parquet de Bordeaux, l’affaire a depuis été relancée par le parquet général de Bordeaux, qui a ordonné une information judiciaire pour "mutilation volontaire".