Le moteur à combustion fait caler l’Europe

Pour limiter les gaz à effet de serre, mieux vaut pédaler comme les Danois que rétropédaler comme l’Union européenne. Les Vingt-Sept ont suspendu sine die le vote de la loi entérinant la mort du moteur thermique, responsable de plus de 70 % des émissions liées aux transports.

L’affaire semblait pourtant pliée. À partir de 2035, les nouvelles voitures qui rouleraient en Europe n’émettraient plus du tout de CO2. Le texte avait d’ailleurs été formellement approuvé par le Parlement européen. Le vote du Conseil des ministres de l’UE, initialement prévu le 7 mars, ne devait être qu’“une simple formalité”, pour reprendre la formule de Politico. Et une victoire majeure pour le climat.

C’était compter sans la levée de boucliers de plusieurs pays, en tête desquels l’Allemagne et l’Italie, patries des écuries Volkswagen, Fiat et Ferrari. Or, sans le soutien de l’Allemagne, impossible d’atteindre la majorité qualifiée, à savoir 55 % des États représentant 65 % de la population européenne. Le vote a donc été remis “à plus tard”.

“Les États membres reviendront sur le sujet en temps voulu”, a affirmé la Suède, qui assure actuellement la présidence tournante de l’UE. En temps voulu ? Pourvu que ce ne soit pas aux calendes grecques… Car pour le moment, les efforts de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, pour lever ce blocage ont échoué. Et ce malgré sa réunion dimanche dernier avec de hauts responsables du gouvernement allemand.

Ursula von der Leyen assure que les discussions se poursuivent. Elle peut compter sur le soutien d’une trentaine de sociétés – dont des énergéticiens, des fabricants de recharges électriques ou encore Coca-Cola – qui appellent à accélérer l’électrification des flottes d’entreprises dès 2030. À cela s’ajoute la marge de négociation encore possible pour tenter de contenter le ministre des Finances allemand, Christian Lindner, qui plaide pour que la nouvelle législation permette de vendre des moteurs à combustion après la date fatidique de 2035, pour autant qu’ils utilisent des carburants synthétiques. “Le texte voté par le Parlement ne semble pas exclure des technologies alternatives, dont les carburants synthétiques, si l’objectif de zéro émission est toujours respecté”, assure le journal suisse Le Temps.

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