Mort de Victorine Dartois: après les aveux, des zones d'ombre subsistent

Victorine avait disparu samedi 26 septembre.  - BFMTV
Victorine avait disparu samedi 26 septembre. - BFMTV

"L'enquête est loin d'être terminée." Vingt jours après la mort de Victorine Dartois, le voile n'est pas encore complètement levé sur les circonstances du meurtre, a souligné jeudi lors d'une conférence de presse le procureur adjoint de Grenoble, Boris Duffau. "On a des déclarations parcellaires, qui posent des questions", estime Me Kelly Monteiro, avocate de la famille de la victime.

En effet, si le principal suspect a été mis en examen jeudi pour "meurtre précédé d'une tentative de viol", cette avancée dans l'enquête n'a pas encore permis d'éclaircir le mobile du crime.

· Les motivations restent confuses

Lors de sa garde à vue - entamée mardi et achevée jeudi - Ludovic B. a raconté aux enquêteur avoir croisé Victorine Dartois vers 19 heures "par hasard" alors qu'il faisait son jogging. L'étudiante de 18 ans rentrait à pied au domicile familial après une après-midi de shopping.

Selon le suspect, une dispute aurait éclatée après une "bousculade involontaire. Il aurait paniqué, lui aurait serré le cou et aurait ensuite déposé le corps inanimé dans le torrent", a exposé Boris Duffau.

Emmené sur les lieux du crime, l'homme de 25 ans a maintenu ses déclarations qui ont pu être "en partie accréditées" après des vérifications, a souligné le magistrat. Les conclusions de l'autopsie, qui mentionnent des ecchymoses au niveau du cou, confirment également l'étranglement et la mort par noyade. Mais les enquêteurs ne parviennent pas à expliquer pourquoi le jean de la jeune femme lui a été retiré et déposé à côté du cadavre.

· Les vêtements du suspect en cours d'analyse

Interrogé à ce sujet, le suspect "nie tout mobile sexuel". Le parquet ne s'est toutefois "pas satisfait de ces déclarations qui ne convainquent pas et a pris jeudi un réquisitoire supplétif" pour tentative de viol, suivi par les trois juges d'instruction. Les enquêteurs tentent d'exploiter tous les indices pour comprendre les motivations du suspect.

Ils sont notamment en possession des vêtements que Ludovic B. portaient le soir du crime. Ils les ont retrouvés après que celui-ci les a jetés immédiatement le soir du meurtre. Les habits sont en cours d'analyse. Une éventuelle trace de sperme, par exemple, permettrait d'accréditer la piste du mobile sexuel.

· "L'intime conviction" de la famille Dartois

Pour la famille de la victime, cette motivation ne fait aucun doute.

"C'est l'intime conviction de la famille Dartois depuis le début de l'affaire", affirme leur avocate, Me Kelly Monteiro, sur BFMTV.

"On n'étrangle pas une jeune fille parce qu'on l'a bousculée" d'autant que Victorine, jeune fille "gentille et pas agressive" ne se serait "pas emportée" pour un geste involontaire, a-t-elle ajouté auprès de l'Agence France-Presse (AFP).

Article original publié sur BFMTV.com