Mort de Thomas : l'avocat de l'un des suspects affirme que son client a été "roué de coups" lors de la soirée

Les circonstances du meurtre de Thomas, survenu dans la nuit du 18 au 19 novembre à Crépol, demeurent floues pour les enquêteurs. Ces derniers s'intéressent notamment à deux nouveaux suspects dans leur quête d'identification de l'auteur du coup mortel.

"Nous sommes en face d'un dossier où l'instruction sera longue". Me Alain Fort, avocat de quatre des neuf jeunes mis en examen après la mort du Thomas lors d'une fête de village à Crépol (Drôme), a défendu sur BFMTV son client Ilyes Z., suspecté d'avoir tué le jeune homme au cours de la soirée.

"Ce garçon a été littéralement victime d'un lynchage dès sa sortie de la salle des fêtes", affirme l'avocat sur notre antenne, "dès qu'il est sorti de la salle de bal, il a été roué de coups, il y avait quatre personnes sur lui, qui lui ont asséné des coups de pied et des coups de poing, il s'est retrouvé par terre".

"Les personnes qui l'ont frappé reconnaissent parfaitement l'avoir fait", poursuit Me Alain Fort.

"Personne ne dit qu'il avait un couteau"

L'avocat d'Ilyes Z. - qui dément que celui-ci portait une arme au moment des faits - affirme qu'un ami de son client "l'a amené vers l'extérieur" alors que celui-ci se trouvait "à quatre pattes".

"Je voudrais savoir dans quelles conditions on peut penser et imaginer que ce garçon ait pu avoir un couteau à la main, personne ne dit qu'il avait un couteau à la main", ajoute-t-il.

Me Alain Fort déplore également une forme de "loterie des suspects" depuis le début de l'ouverture de l'enquête: "on a l'impression d'avoir une grande roue qui tourne et s'arrête un jour sur un nom, un autre jour sur un autre nom... C'est intolérable pour toutes les familles"

"Sur les 8 à 9 personnes mises en examen, on n'est même pas certain que parmi eux figure l'auteur du coup de couteau", assure-t-il sur BFMTV.

"Nous avons les mêmes intérêts que la partie civile"

L'avocat d'Ilyes Z., qui défend aussi trois autres mis en cause dans cette affaire, affirme que ceux qui "sont partis à Toulouse" après le drame survenu à Crépol l'ont fait "parce que les réseaux sociaux commençaient à hurler la haine".

Me Alain Fort, qui annonce qu'il va faire appel du placement en détention de ses clients dont Ilyès Z., indique que leurs familles ont reçu des menaces de mort et "vivent dans la terreur".

"Il faut laisser maintenant la justice travailler dans la sérénité", poursuit-il, "nous souhaitons que le coupable soit démasqué le plus rapidement possible, nous avons les mêmes intérêts que la partie civile [...] ce que je souhaite bien sûr c'est que les parents de Thomas aient la vérité."

Article original publié sur BFMTV.com

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