Mort de Thomas : à Romans-sur-Isère, 20 interpellations dans un défilé de militants d’ultradroite

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Xose Bouzas / Xose Bouzas / Hans Lucas via Reu Photo d’illustration

MORT DE THOMAS - Environ 80 militants d’ultradroite ont défilé ce samedi 25 novembre au soir dans les rues du quartier populaire de la Monnaie à Romans-sur-Isère après le décès de Thomas, le lycéen de 16 ans, mortellement blessé lors d’un bal dans la Drôme, a-t-on appris de sources concordantes.

La police a arrêté 20 personnes, dont 17 ont été placées en garde à vue « à la suite de violences contre les forces de l’ordre », a indiqué la préfecture de la Drôme à l’AFP.

« Vers 18h, 80 individus ont tenté d’entrer dans le quartier de la Monnaie pour en découdre et ont affronté les forces de l’ordre », selon la même source, qui précise que les heurts sont survenus hors de ce quartier sensible.

Romans-sur-Isère « sous haute surveillance »

Des mortiers d’artifice ont été tirés, des poubelles déployées pour faire barrage, mais rien n’a été incendié, a indiqué une source policière.

« La situation s’est calmée mais nous restons sous haute surveillance », a souligné la préfecture.

« Cela avait été anticipé dans l’après-midi et le ministre avait passé des consignes très strictes », a fait savoir l’entourage du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. 120 policiers, CRS et gendarmes mobiles étaient mobilisés selon France Bleu Drôme Ardèche qui précise que plusieurs suspects de l’agression de Thomas sont originaires du quartier de la Monnaie.

Les militants, encagoulés et habillés de noir, ont défilé dans les rues derrière une banderole « Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli », en scandant « La rue, la France, nous appartient », selon des images diffusés sur les réseaux sociaux par l’ultradroite.

Ce défilé coïncide avec la présentation au parquet de Valence des jeunes suspects accusés d’avoir participé aux violences qui ont conduit à la mort de Thomas. Neuf suspects ont été arrêtés cette semaine, dont un de 20 ans, considéré comme l’auteur des coups mortels. Ils ont tous été mis en examen, notamment pour « meurtre en bande organisée ».

« Il faut les arrêter »

Sur le réseau social X, le député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis Thomas Portes a partagé une vidéo des heurts évoquant des « milices d’extrême-droite » qui « paradent avec des slogans racistes et se mettent en action pour commettre des ratonnades. La haine des musulmans comme étendard. Il faut les arrêter ! »

L’ultradroite qui mènent depuis le drame une campagne virulente sur les réseaux sociaux a aussi diffusé des images de « cortèges spontanées en hommage à Thomas avec des drapeaux français », tournées selon eux à Valence vendredi soir. Une manifestation interdite de l’ultradroite à Lyon avait débouché sur une interpellation jeudi soir, selon la préfecture du Rhône.

Des tags islamophobes ont été découverts samedi matin sur les murs de la mosquée de Cherbourg-en-Cotentin (Manche) comprenant des menaces de mort ou encore « justice pour Thomas, ici on est en France ».

Dans la nuit de samedi à dimanche, une « rixe », selon les mots du procureur de la République à Valence, a éclaté devant la salle des fêtes de Crépol où se tenait un bal réunissant environ 400 personnes. Mortellement blessé, Thomas est décédé lors de son transport à l’hôpital. Outre ce décès, les violences ont fait huit blessés, dont deux graves.

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