Mort de Thomas à Crépol : une agression aux circonstances encore floues

Le lycéen de 16 ans est mort dans la nuit du 18 au 19 novembre après avoir reçu un coup de couteau, lors d'une fête de village. Neuf personnes ont été mises en examen.

Un drame aux motifs encore incertains. Plus d'une semaine après la mort de Thomas, 16 ans, dans la nuit du 18 au 19 novembre, les circonstances exactes et les causes de l'agression au couteau du lycéen, ayant entraîné sa mort, restent indéterminées.

Neuf individus ont été mis en examen samedi, l'enquête ne fait probablement que débuter, alors que les tensions montent en lien avec ce fait divers et qu'un défilé de l'ultradroite samedi dans une commune proche s'est achevé avec 20 interpellations.

L'auteur des coups inconnu

Parmi les principales zones d'ombre de l'affaire, les enquêteurs vont devoir s'atteler à identifier l'auteur des coups de couteau mortels à l'encontre du jeune Thomas. Pour l'instant, neuf individus ont été mis en examen dans le cadre de cette affaire et six ont été incarcérés.

S'ils ont été entendus par les enquêteurs, aucun d'entre eux ne reconnaît, pour l'instant, avoir porté de coups de couteau en direction du lycéen disparu et ils s'expriment peu pendant leurs auditions.

Au début de l'enquête pourtant, le parquet indique qu'un témoin de la scène a identifié un homme sur une "planche photographique composée de têtes issues de la documentation criminalistique" comme étant potentiellement l'auteur des coups. Mais une fois les suspects interpellés, ce témoin n'a pas reconnu ce même homme lors de la parade d'identification, lors de laquelle il a pu observer le suspect derrière une vitre sans tain.

Un mobile incertain

L'autre incertitude actuelle porte sur le mobile de l'agression qui a fait un mort et 16 blessés. "À ce stade, l’élucidation des faits commis à Crépol n’est pas achevée", a souligné dimanche le procureur de la République de Valence Laurent de Caigny dans un communiqué.

"Le scénario même des passages à l’acte, les mobiles et l’identification de tous les auteurs des faits ne sauraient se résumer à des dénonciations sans preuve, des spéculations ou interprétations hâtives", dit-il.

Pour le moment, les enquêteurs ont récolté 104 témoignages. Sur l'ensemble, 9 d'entre eux affirment que des "propos hostiles aux blancs" ont été prononcés lors de la soirée et que 12 disent avoir entendu l'expression "ça plante", quand 5 parlent de menaces de mort.

Une possible altercation pendant la soirée

À l'heure actuelle, l'hypothèse d'un groupe d'individus qui arrive pendant la fête et attaque immédiatement les participants est écartée par les enquêteurs car plusieurs suspects ont été vu plus tôt dans la soirée en train de danser, selon certains témoins.

Pour autant, deux voitures ont aussi été vues arrivant à vive allure en fin de soirée et plusieurs témoins affirment que des individus considérés comme suspects ont adopté une attitude hostile durant le bal.

Des personnes présentes à cette soirée disent également qu'une altercation a eu lieu entre l'un des individu désormais en garde à vue et l'un des participants à cette fête. Le motif, futile, porterait sur une "remarque" émise sur "la coupe de cheveux" de l'un d'eux, selon le procureur. Les deux individus quittent peu après la salle des fêtes avec "l'intention de se battre", toujours selon la même source.

Cette dispute anodine pourrait être le point de départ d'une soirée qui a dégénéré de façon tragique, mais là encore, il ne s'agit encore que d'une piste parmi d'autres pour les enquêteurs. Disposant de plus de 100 témoignages, dont certains se contredisent, et d'aucune image de vidéosurveillance, les enquêteurs font face à une affaire complexe.

Article original publié sur BFMTV.com

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