Mort de Simone Weber, surnommée « la diabolique de Nancy », condamnée pour meurtre en 1991

Sur cette photo d’archive datée de janvier 1991, Simone Weber venait d’être condamnée à 20 de réclusion criminelle pour le meurtre de son compagnon Bernard Hettier.
STF / AFP Sur cette photo d’archive datée de janvier 1991, Simone Weber venait d’être condamnée à 20 de réclusion criminelle pour le meurtre de son compagnon Bernard Hettier.

DÉCÈS - Un surnom macabre qui l’aura suivi jusqu’à son dernier souffle. La mort de Simone Weber, connue sous le nom de « la diabolique de Nancy » a été annoncée par son avocate Liliane Glock ce jeudi 11 avril. Le point final d’une terrible affaire judiciaire des années 1980 et 1990, pour laquelle cette femme avait inlassablement clamé son innocence.

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Malgré cette posture, elle avait finalement été condamnée à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de compagnon en 1991. Mais elle avait été acquittée de celui de son deuxième époux.

Dernièrement, c’est par l’intermédiaire d’un téléfilm consacré à cette longue chronique judiciaire des années 80 que Simone Weber, désormais libre, avait refait parler d’elle. En 2016, elle s’était indignée de la diffusion de cette fiction, qualifiée d’« ignominie impensable ». Elle avait également rejeté toute ressemblance physique avec celle qui l’incarnait à l’écran, l’actrice Véronique Genest, interprète de Julie Lescaut. « Je suis le contraire de cette femme aux manières ordurières que l’on voit à l’écran », avait-elle lâché lors de l’une de ses dernières prises de parole publique.

L’affaire Bernard Hettier

Son premier compagnon, Bernard Hettier avait disparu le 22 juin 1985 à Nancy, à l’âge de 55 ans. Cet ouvrier de l’industrie chimique avait précédemment vécu une relation avec Simone Weber, mais après avoir été harcelé pendant plusieurs mois par cette dernière, jalouse et possessive, il avait finalement choisi de couper les ponts avec elle.

Après des mois de recherches, la police avait finalement retrouvé la voiture du disparu dans un garage de Cannes, loué par Simone Weber sous le faux nom de « Chevallier ».

Le 15 septembre de la même année, un tronc humain était repêché dans la Marne, à Poincy, permettant après de longues expertises d’établir qu’il s’agissait du corps de Bernard Hettier. Pour l’accusation, Simone Weber avait coupé la tête et les membres de la victime avec une meuleuse à béton, immédiatement après l’avoir tué dans son appartement de Nancy, dans des circonstances jamais établies.

Jusqu’alors considérée comme « la bonne dame de Nancy », Simone Weber s’était alors illustrée par une vigoureuse défense, notamment face au juge d’instruction, Gilbert Thiel. Congédiant un à un 25 avocats, dont Gilbert Collard et Jacques Vergès, elle avait gardé le même aplomb lors d’un épique procès devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle long de 31 jours. Lors du verdict, les jurés n’avaient pas retenu la préméditation pour ce meurtre.

La mort de Marcel Fixard

Lors de l’enquête sur la mort de Bernard Hettier, le passé de l’accusée est exploré sous tous les angles. Et le cas de son ancien mari avait ressurgi. Marcel Fixard, décédé à l’âge de 81 ans, était un militaire à la retraite qui avait initialement embauché Simone Weber comme femme de service. Malgré sa bonne santé, l’homme est mort subitement le 14 mai 1980, a Rosières-aux-Salines (Meurthe-et-Moselle), d’un accident cardiaque.

La thèse d’un empoisonnement avait alors été envisagée, la faute à un faux mariage orchestrée par Simone Weber pour, semble-t-il, toucher l’héritage de Marcel Fixard. Mais cette théorie n’a jamais pu être démontrée, au grand dam du juge d’instruction Gilbert Thiel, convaincu de sa culpabilité dans cette seconde affaire.

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