Mort de Silvio Berlusconi: une vie sulfureuse marquée par les affaires judiciaires

Mort de Silvio Berlusconi: une vie sulfureuse marquée par les affaires judiciaires

La fin d'une vie marquée par les scandales. L'ancien chef du gouvernement et sénateur italien Silvio Berlusconi est mort ce mardi à 86 ans. Sa longévité en politique et dans le monde des affaires lui avait valu le surnom d'"immortel", d'autant que ses nombreuses affaires judiciaires, sur des volets financiers et sexuels notamment, avaient plus d'une fois mis en danger sa crédibilité et ses ambitions. Visé par pléthore d'accusations, il ne sera toutefois condamné définitivement qu'une seule fois, pour fraude fiscale.

"Rubygate", soirées "bunga bunga"

L'une des affaires qui a marqué la carrière de Silvio Berlusconi est celle dite du "Rubygate" pour laquelle il avait été accusé d'avoir eu des relations sexuelles tarifées avec Karima El Mahroug, une danseuse marocaine surnommée "Ruby", alors qu'elle avait 17 ans au moment des faits. L'accusation portait aussi sur un abus de pouvoir, l'homme politique étant soupçonné d'avoir fait pression pour libérer la jeune femme, arrêtée pour le vol d'un bracelet de luxe. Condamné en première instance à sept ans de prison dans cette affaire en 2013, il est finalement acquitté en appel en 2014.

Le Rubygate n'était qu'une affaire au sein du dossier portant sur les soirées dites "bunga bunga", des nuits au cérémonial bien réglé - des "orgies" selon le procureur - qu'il organisait dans le sous-sol de sa villa de Milan alors qu'il était chef du gouvernement italien et auxquelles participaient de nombreuses prostituées. Certaines auraient été mineures. Malgré des témoignages accablants de participants, Silvio Berlusconi n'a jamais été condamné dans ces affaires.

Un nouveau volet de l'affaire, portant sur des soupçons de corruption de témoins, avait conduit à une relaxe de Silvio Berlusconi en février 2023.

Fraude fiscale

Silvio Berlusconi était aussi un homme d'affaires (sa première carrière) et d'argent, classé par le magazine Forbes comme l'homme le plus riche d'Italie en 2004 et dont la fortune familiale est estimée à 6,3 milliards d'euros en 2023. La justice s'est régulièrement intéressée à la manière dont il Cavaliere gagnait, gérait et dépensait son argent.

En 2013, l'ancien chef du gouvernement a été condamné à quatre ans de prison pour fraude fiscale en lien avec son groupe de médias, Mediaset. Également condamné à une peine d'inéligibilité, il est alors déchu de son mandat de sénateur, ce qui marque la fin de 20 années ininterrompues de mandat. Après avoir effectué quelques mois de travaux d'intérêt général, il entame une traversée du désert de plusieurs années, pendant laquelle il relance son parti Forza Italia, sans que celui-ci ne connaisse de succès électoraux nationaux pendant dix ans, jusqu'à la victoire de la coalition de Giorgia Meloni en septembre 2022. Il retrouve finalement un mandat en 2019, en devenant député européen.

Avant cette condamnation, Silvio Berlusconi avait fait en sorte de mettre au point un arsenal judiciaire pour éviter les condamnations, le plus souvent grâce à la prescription ou l'immunité que pouvaient lui octroyer ses mandats. Il a ainsi bénéficié de relaxes, d'acquittements ou de non-lieux dans pas moins de 24 dossiers portant sur des accusations aussi variées que celles de corruption, détournement de fonds, trafics de drogues ou encore collusion avec la mafia.

Article original publié sur BFMTV.com