Mort de Philippe à Grande-Synthe : mises en examen, circonstances, mobile… Ce que l’on sait sur ce drame

Une marche blanche était organisée ce vendredi pour rendre hommage à Philippe Coopman, retrouvé gisant sur un parking dans la nuit de lundi à mardi.

« Des criminels s’en sont pris à un innocent et l’ont laissé pour mort sur le bitume. Pour quoi ? Pour rien. » Comme son ami Yacine, plusieurs proches de Philippe Coopman, mortellement agressé en début de semaine à Grande-Synthe, ont exprimé leur colère et leur tristesse lors d’une marche blanche organisée dans cette commune proche de Dunkerque, ce vendredi 19 avril.

Quelques heures après ce rassemblement, la procureure de la République de Dunkerque, Charlotte Huet, a donné une conférence de presse pour apporter des précisions sur les circonstances de la mort de ce jeune homme de 22 ans, découvert gisant sur un parking dans la nuit de lundi à mardi.

Le HuffPost fait le point sur ce que l’on sait de ce drame.

• Philippe Coopman, un travailleur social

Philippe Coopman avait travaillé comme animateur dans des centres de loisirs de Grande-Synthe et été surveillant de cantine, a indiqué à l’AFP Benoît Ferré, le directeur de cabinet du maire de Grande-Synthe. « Il devait commencer à travailler chez Amazon prochainement. »

Il était « un super ami, gentil, à l’écoute, il était là pour tout le monde », a affirmé Valentine, 26 ans, une amie d’enfance venue lui rendre hommage. « Nous étions dans le même club de jiu-jitsu. Je l’ai connu l’année dernière et ce fut un coup de cœur, il était sympathique, souriant… C’est un choc », témoigne Louna, 42 ans.

• Agressé alors qu’il était au téléphone

Alertés par les pompiers vers 2 heures mardi, les policiers ont découvert le jeune homme gisant sur un parking à l’arrière d’une supérette, avec des fractures et des plaies au visage, selon une source policière. « Il était inconscient, son visage ensanglanté », a décrit la procureure de Dunkerque.

Selon un témoin, Philippe Coopman a été agressé par trois personnes alors qu’il était en conversation téléphonique. Elles lui auraient dérobé son téléphone portable avant de prendre la fuite, avait rapporté cette source.

Un ami de Philippe, qui était au téléphone avec lui, « affirme avoir entendu plusieurs personnes dire qu’il fallait encercler la victime pour éviter qu’elle s’enfuie », a relaté la procureure de Dunkerque.

Hospitalisé en réanimation, Philippe Coopman est décédé mardi soir des suites de ses blessures. Selon l’autopsie, la mort « a été causée par plusieurs coups portés à la tête. Les lésions ne permettent pas de confirmer l’usage éventuel d’une arme », a décrit la procureure de Dunkerque.

• Un guet-apens et deux mineurs mis en examen

Deux mineurs de 14 et 15 ans ont été arrêtés peu après l’agression mortelle. Ils ont été mis en examen pour assassinat, a annoncé la procureure de Dunkerque ce vendredi, « c’est-à-dire un meurtre aggravé par la circonstance de guet-apens ».

L’un d’eux « a reconnu » l’organisation d’un « guet-apens » par l’intermédiaire d’un site de rencontres gratuit, selon une source policière à l’AFP. Le site en question, coco.gg, permet d’engager des discussions en renseignant l’âge, le sexe et un code postal sans vérification, ni création de compte.

Ces premiers éléments d’enquête ont entraîné une vague de rumeurs sur les réseaux sociaux à propos des circonstances du drame, qualifiées de « fausses informations » par la cousine de la victime, Mélanie, qui a réclamé « un peu de respect ». La procureure de la République de Dunkerque a elle-même mis en garde contre de « très nombreuses informations parfois erronées diffusées via les réseaux sociaux ».

D’après la procureure de Dunkerque, « les mis en cause mentionnent avoir fixé un rendez-vous avec la victime via un site de rencontre en se faisant passer pour une fille mineure. Ils disent avoir vérifié que la victime était bien la personne qui a répondu à l’annonce ».

Toutefois, selon Amine Bensaber, qui se présente comme un très bon ami du frère Kelvyn, Philippe Coopman « allait juste chez son ami » et a croisé ses agresseurs « par hasard ». « Il était là au mauvais moment », a-t-il affirmé. « L’histoire, c’était effectivement une rencontre sur un site de rencontres, mais ce n’était pas Philippe », a-t-il poursuivi. « Une personne qui avait rendez-vous avec une fille (via) ce site » sur ce parking « a contacté » la famille. « Elle va faire une déposition à la police. »

Une analyse des téléphones est en cours et d’autres suspects restent recherchés, a indiqué Charlotte Huet.

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