Mort de Nahel: Manuel Valls accuse LFI et EELV de "propager une haine des forces de l'ordre"

Mort de Nahel: Manuel Valls accuse LFI et EELV de "propager une haine des forces de l'ordre"

Les "gauches irréconciliables", encore et toujours. Interrogé ce jeudi dans Le Figaro, Manuel Valls fustige l'attitude de LFI et EELV après la mort de Nahel, 17, intervenue deux jours auparavant, après un refus d'obtempérer. Le décès du jeune homme a suscité l'émoi, d'autant plus qu'une vidéo relayée sur les réseaux sociaux met à mal la version policière d'une légitime défense.

Après ce drame, Jean-Luc Mélenchon a évoqué une "police incontrôlée par le pouvoir", qui "discrédite l'autorité de l'État". Plusieurs responsables de la Nupes ont dénoncé à cette occasion la loi de 2017 sur la sécurité publique. Porté par Bernard Cazeneuve quelques mois après que des policiers ont été attaqués au cocktail Molotov à Viry-Châtillon (Essonne), le texte a assoupli les conditions "d'ouverture du feu" des policiers, en les calquant sur le régime des gendarmes.

"Vendetta"

Manuel Valls estime qu'il n'est pas nécessaire de revenir sur ce texte. Il y voit même dans les positions des uns et des autres la confirmation de sa théorie: ce sont des "abîmes" qui séparent les gauches désormais, d'après lui.

Entre, d'un côté, "ceux qui ont gouverné, qui ont fait face au terrorisme et qui ont changé la loi pour protéger les policiers" et de l'autre "les Insoumis et les Verts qui utilisent des événements dramatiques pour propager une haine des forces de l’ordre".

Secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts (EE-LV), Marine Tondelier n'avait pas hésité à parler sur Sud Radio la veille d'une "américanisation" de la police. L'emploi de ce terme est "abject", répond dans Le Figaro l'ancien ministre de l'Intérieur, qui accuse une "partie de la gauche" de "lance(r) une véritable vendetta à l'encontre de la police", "sans même attendre la moindre conclusion judiciaire".

Deux enquêtes sont ouvertes: la première, par le parquet de Nanterre, pour refus d'obtempérer et tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique. La seconde, pour homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique, est menée par l'IGPN.

Accusant écologistes et insoumis de faire des "récupérations politiques", Manuel Valls estime que ces réactions "attisent la violence". "J’aimerais lire les mêmes indignations quand des policiers sont tués", ajoute celui qui a perdu dès le premier tour lors des dernières élections législatives.

Des forces de l'ordre "en permanence sous pression"

Pour la suite de l'affaire, "des sanctions administratives et judiciaires sont possibles si (l)a faute" de l'auteur du tir est "avérée", estime Manuel Valls.

En attendant, ce dernier défend fermement les forces de l'ordre qui "effectuent un travail remarquable et difficile, en luttant contre le terrorisme, la délinquance quotidienne, le crime organisé et les manifestations violentes".

Les policiers et les gendarmes "sont en permanence sous pression", insiste-t-il, estimant ensuite que "l'immense majorité" d'entre eux sont "impeccables quant au respect de la déontologie".

Article original publié sur BFMTV.com