Mort de Jérémy Dasylva après un lynchage à L’Escarène : ce que l’on sait

A picture shows a logo of the Gendarmerie at a gendarmerie brigade in Ouistreham, north-western France, on December 13, 2021. (Photo by Sameer Al-DOUMY / AFP)
SAMEER AL-DOUMY / AFP A picture shows a logo of the Gendarmerie at a gendarmerie brigade in Ouistreham, north-western France, on December 13, 2021. (Photo by Sameer Al-DOUMY / AFP)

ENQUÊTE - Les faits sont survenus il y a près de deux mois, mais l’affaire a vraiment pris une ampleur médiatique ce week-end lorsque l’AFP a confirmé l’ouverture par le parquet de Nice d’une information judiciaire. Le 12 octobre dernier, Jérémy Dasylva âgé de 39 ans a été violemment pris à partie à L’Escarène, village des Alpes- Maritimes de 2500 habitants.

Selon un communiqué publié ce lundi 5 décembre à la mi-journée, par Maud Marty, procureur adjointe de la République de Nice, l’homme est décédé deux jours plus tard d’un « choc septique consécutif à une perforation de l’intestin grêle, résultant elle-même d’un choc traumatique à l’abdomen ».

Que s’est-il passé à L’Escarène ?

D’après le communiqué, le 12 octobre dernier une habitante du village est victime en fin de journée d’un cambrioleur qu’elle surprend sur le fait et qui prend la fuite. « Un homme correspondant à la description du voleur [est] appréhendé par plusieurs personnes résidant au village », détaille la procureure adjointe. L’homme en question n’est autre que Jérémy Dasylva.

D’après Nice-Matin, il est alors frappé par plusieurs habitants, certains ayant lâché un chien contre lui. C’est sa compagne, selon le témoignage recueilli par le quotidien, qui l’a retrouvé peu après ce qu’il convient d’appeler un « lynchage », « sans chaussures et les vêtements déchirés ».

« Moi, j’étais sur Nice. Il est rentré de son côté, il a pris le train. Je le cherchais dans le village et je ne le trouvais pas. Dix minutes après être arrivée chez moi, j’ai une amie qui m’a appelée. Elle m’a dit : ’Olivia vient vite, Jérémy est en train de se faire frapper’ », a raconté sa compagne à RTL. Il est alors transporté en urgence à l’hôpital par les pompiers.

Où en est l’enquête ?

Jérémy Dasylva, inhumé à Lyon le 25 octobre, était le père d’un petit garçon. La jeune femme reste encore sous le choc de ce qu’il s’est passé. « Je les ai vus, tous ces jeunes. Ils me connaissent tous dans le village et ils m’ont tous dit : ’Olivia, si on savait que c’était ton mec, jamais on ne l’aurait frappé’. Il y en a même un qui m’a dit qu’il avait eu ce qu’il méritait », a-t-elle également dit à RTL.

« À l’hôpital, il m’a dit qu’il n’avait rien volé. D’ailleurs, rien n’a été retrouvé, c’est une preuve. Ni les affaires qu’on l’accuse d’avoir prises, ni son sac à dos et son téléphone« , assure-t-elle également auprès de Nice-Matin.

Près de deux mois après le décès de Jérémy Dasylva les autorités n’ont encore procédé à aucune interpellation. L’enquête, confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Nice sous l’autorité d’un juge d’instruction, est menée pour le chef de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et aucune mise en examen n’a été pour l’instant effectuée dans ce dossier.

Selon une source judiciaire citée par l’AFP, les auteurs des violences n’ont pas été identifiés.

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