Mort d'Elisa Pilarski par morsures canines: procès requis contre son compagnon

Christophe Ellul, le 10 novembre 2020, à Bordeaux (MEHDI FEDOUACH)
Christophe Ellul, le 10 novembre 2020, à Bordeaux (MEHDI FEDOUACH)

Le parquet de Soissons a requis le renvoi en correctionnelle de Christophe Ellul pour "homicide involontaire" après la mort de sa compagne Elisa Pilarski des suites de morsures canines dans une forêt de l'Aisne fin 2019, a-t-il annoncé vendredi.

L'instruction a permis de "réunir des charges suffisantes" pour identifier le seul animal à l'origine des blessures ayant causé la mort de la victime, à savoir "le chien Curtis, appartenant à M. Christophe Ellul", écrit le parquet dans un communiqué.

Elisa Pilarski, âgée de 29 ans et enceinte, avait été retrouvée morte le 16 novembre 2019 dans une forêt de l'Aisne, à Saint-Pierre d'Aigle, où elle promenait Curtis à proximité d'une chasse à courre, après une "hémorragie consécutive à plusieurs morsures", selon l'autopsie.

Les éléments de l'information judiciaire "ont permis d'écarter l'hypothèse d'une attaque de la jeune femme par les chiens de la chasse à courre", souligne le parquet.

Christophe Ellul a toujours clamé l’innocence de son chien, désigné par l'accusation comme un "American Pitbull Terrier, provenant d’un élevage des Pays-Bas et introduit illégalement en France par son acquéreur".

Il avait été mis en examen en mars 2021 "pour avoir par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité (...) involontairement causé la mort" de sa compagne.

Selon le parquet, le mis en cause a "laissé à la garde" de la victime un "chien dangereux, alors que celle-ci était enceinte et qu'elle n'en connaissait pas pleinement le comportement", lui faisant ainsi courir "un risque grave".

Par ailleurs, la "détention irrégulière d'un chien dangereux" et ses "modalités de dressage" pouvant être assimilés à une forme de "maltraitance", apparaît constitutif de "circonstances aggravantes".

La décision finale sur un procès revient au juge d'instruction saisi du dossier.

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