Des montagnes cinq fois plus hautes que l’Everest découvertes au centre de la Terre

Des découvertes publiées dans Science le 5 avril, nous en disent plus sur les « structures » montagneuses entre le noyau et le manteau terrestre. (Crédit : Edward Garnero and Mingming Li, Arizona State University.)
Des découvertes publiées dans Science le 5 avril, nous en disent plus sur les « structures » montagneuses entre le noyau et le manteau terrestre. (Crédit : Edward Garnero and Mingming Li, Arizona State University.)

SCIENCE - Vous êtes vous déjà demandés quels paysages se cachaient sous vos pieds ? Si les scientifiques savaient que des couches aux aspects montagneux existaient sous Terre, une nouvelle étude publiée ce mercredi 5 avril dans la revue Science dévoile des détails surprenants sur la zone située entre le manteau et le noyau de la Terre. Grâce à l’imagerie sismique à grande échelle, les chercheurs ont notamment pu découvrir que des « structures » pouvaient atteindre jusqu’à cinq fois la hauteur de l’Everest, rapporte Korii.

L’équipe de chercheurs a étudié l’une des parties les plus étranges de la Terre à plus de 2900 kms sous nos pieds, appelée la « limite noyau-manteau ». Elle marque en effet la transition entre la couche située sous la fine croûte planétaire sur laquelle nous vivons, et le noyau, la partie la plus interne de notre monde, précise le média Interesting Engeenering.

D’anciens fonds marins

Si le noyau de la Terre est bien trop profond pour être exploré directement, les scientifiques peuvent y pénétrer grâce aux ondes sismiques générées par les tremblements de terre. Ces ondes ralentissent et s’accélèrent lorsqu’elles traversent différentes couches de notre planète aux propriétés différentes, précise Vice. Ce mécanisme permet notamment de détecter les fameuses « structures » cachées dans les profondeurs, aussi appelées ULVZ (ultra-low velocity zones pour « zones à très faible vitesse »), car les ondes ralentissent ostensiblement lorsque qu’elles les transpercent.

Et justement, grâce à des données sismiques recueillies en Antarctique, les scientifiques dirigés par Samantha Hansen, géophysicienne à l’université de l’Alabama, ont découvert « des ULVZ étendues et variables le long de la limite noyau-manteau ».

Pour les chercheurs, cela révèle bien des secrets sur cette couche profonde de la terre : les ULZV se trouvaient peut-être au fond de l’océan à l’époque des dinosaures. Elles auraient ensuite plongé dans les profondeurs terrestres avec la subduction (processus d’enfoncement d’une plaque tectonique sous une autre plaque de densité plus faible NDLR).

Rôle dans l’évolution du champ magnétique

« La présence d’ULVZ le long de cette limite noyau-terre a été reconnue dans de nombreuses études antérieures, et nous savions donc que de telles structures étaient présentes dans le manteau inférieur », a déclaré Samantha Hansen dans un mail adressé au média Motherboard. « Cependant, je pense que ce qui m’a le plus surpris, c’est l’abondance de ces structures (...) », a-t-elle poursuivi.

Mais ces découvertes n’ont pas seulement un intérêt pour comprendre la structure des couches terrestres, elles nous permettent aussi de mieux connaître l’activité géophysique du noyau de la Terre. Ce noyau nous est vital car il alimente le champ magnétique de notre planète, bloquant ainsi les rayonnements solaires qui nous sont nocifs et stabilise l’atmosphère. Ces structures souterraines pourraient aussi jouer un rôle sur les activités géologiques et volcaniques en surface, ajoute le média Korii.

Pour Samantha Hansen, ces régions cachées dans les profondeurs de la Terre influencent notre vie à la surface d’innombrables façons. Et c’est pourquoi elle prévoit d’examiner, grâce à de nouveaux capteurs et des modèles géophysiques plus complexes, encore plus en profondeur les ULVZ.

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