Monseigneur Robert Sarah : «Dieu, c'est la paix»

Le cardinal le plus respecté d’Afrique a déjà connu trois souverains pontifes. À la veille du consistoire, Philippe Labro l’a interrogé.

Charles Péguy a écrit : «Tout est joué avant que nous ayons 12 ans.» Le poète voulait-il dire : partout et pour tout le monde? Par exemple, pour un enfant né dans un coin perdu d’Afrique? Le portrait qui suit tient peut-être lieu de réponse. En plein mois d’août prochain, un consistoire va se tenir autour du pape François , au Vatican. Les cardinaux du monde entier sans exception seront réunis pour la première fois depuis 2014. On imagine déjà le défilé de ces calottes rouges devant lesquelles s’ouvrent instantanément toutes les portes de la «cité dans la cité».

C’est en effet la première image de ma visite dans cet «univers dans l’univers». Alors que notre voiture avançait dans les ruelles, les allées, les places et ronds-points, les rampes (dont celle des Borgia), un rituel se répétait : les gardes suisses levaient leurs mains gantées de blanc pour arrêter le véhicule, mais, à la seconde où ils reconnaissaient la calotte rouge du cardinal, ils s’effaçaient pour le laisser passer. Il avait suffi de cette vision, ce rouge au sein d’une limousine, pour qu’un membre de cette garde, composée de 135 citoyens suisses âgés de 19 à 35 ans (la plus petite armée au monde), s’efface et s’incline. Le Vatican, 44 hectares au milieu de Rome – vous n’êtes plus tout à fait à Rome, ni en Italie, et pourtant, vous y êtes. Vous êtes au cœur de l’Église catholique (1 milliard et demi de fidèles) dont on parle beaucoup en ce moment, en France (plusieurs visites canoniques ont été diligentées à la demande du pape François dans plusieurs diocèses).

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