Mongolie : découverte de la plus ancienne représentation phallique connue

Des chercheurs ont découvert un pendentif en forme de phallus en Mongolie. C’est la plus vieille représentation de sexe masculin connue à ce jour. L’émergence de ces représentations serait probablement liée aux premières rencontres entre Homo sapiens et d'autres espèces proches de lui.

Les fouilles en Mongolie témoignent fréquemment du passage des premiers Homo sapiens sur son territoire il y a plusieurs dizaines de milliers d'années. “On y trouve régulièrement leurs outils en silex”, note Solange Rigaud, co-autrice d'une étude publiée dans la prestigieuse revue Nature. Lors d’une fouille en 2016, une équipe internationale de scientifiques fait une étonnante découverte au sein d’une strate géologique datée de - 42.000 ans : un pendentif en forme de phallus. “C’est la plus ancienne représentation phallique connue à ce jour”, explique la chercheuse à Sciences et Avenir.

Un objet importé

A l’issue de cette trouvaille, Solange Rigaud, chercheuse au CNRS et spécialiste des objets de parures de la Préhistoire, est contactée par l’équipe d’archéologues sur place pour attester de la symbolique de la statuette. Elle réalise alors plusieurs analyses. “L’étude spectrométrique de l'objet a révélé qu’il était sculpté dans du graphite, un minéral noir et tendre”, analyse-t-elle avec son collègue Alain Queffelec du même laboratoire. Surprise : après s’être intéressée à la géologie du site, elle se rend compte qu’aucun gisement de graphite n’est présent dans les environs.

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La première hypothèse consistait en effet à penser que le pendentif avait été taillé sur place, à partir d’un gisement de graphite local, poursuit Solange Rigaud. Mais en étudiant les roches présentes dans le lit des rivières proches du site, il s'est avéré que le graphite n'était pas disponible.

Face à l’absence de telles roches dans le lit des rivières, les chercheurs arrivent à la conclusion que le pendentif a été importé. “Le minéral qui a servi à réaliser le pendentif provient d'un gisement situé à plusieurs centaines de kilomètres du site", reprend la chercheuse. Deux théories émergent alors. Les chasseurs-cueilleurs ont pu se déplacer sur un très grand territoire ou bien user d’intermédiaires entre d[...]

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