Mondial au Qatar : les fédérations veulent indemniser les ouvriers victimes d’accidents

(FILES) This file photo taken on May 21, 2022 shows workers fixing a sidewalk in the capital Doha, ahead of the Qatar 2022 FIFA World Cup. - Fifty days before the World Cup kicks off in Qatar, workers are pouring concrete and hammering through the night to ready luxury hotels and bargain apartments for a million or more football fans. (Photo by KARIM JAAFAR / AFP)

KARIM JAAFAR / AFP

(Photo d’ouvrier sur un chantier de Doha au Qatar avant le coup d’envoi de la Coupe du monde)

FOOTBALL - La Fédération française de football (FFF) travaille avec plusieurs autres fédérations à un fonds d’indemnisation des victimes d’accidents du travail sur les chantiers de la Coupe du monde au Qatar, a annoncé mardi son vice-président délégué Philippe Diallo.

S’exprimant en ouverture du forum Think Football, organisé au siège de la FFF, Philippe Diallo a résumé la position de la FFF face aux nombreuses critiques qui escortent le tournoi au Qatar, à savoir « d’accompagner les évolutions, et pas de boycotter ». « Nous avons pris langue avec une dizaine de fédérations pour travailler sur un triptyque » de propositions, a expliqué le dirigeant.

Il s’agit selon lui de « créer un centre d’accueil pour travailleurs migrants qui serait inscrit dans l’héritage de la Coupe du monde qatarienne, de créer un fonds d’indemnisation pour tous ceux qui ont été victimes d’accidents du travail au cours des chantiers de la Coupe du monde, et de faire en sorte que tous les capitaines puissent arborer un brassard signe d’inclusion », a-t-il déclaré. Ce brassard à bandes colorées a été dévoilé le mois dernier et sera porté par plusieurs capitaines de sélections européennes.

« Accompagner », pas « boycotter »

« Nous avons soumis à la FIFA et au Comité Suprême (d’organisation du Mondial au Qatar, ndlr) l’ensemble de ces propositions », a ajouté Philippe Diallo.

« Nous tentons d’être pragmatiques, d’être efficaces, notre choix c’est d’accompagner les évolutions, et pas de boycotter, de faire en sorte sans arrogance par rapport au pays organisateur que les évolutions qu’on commence à constater puissent se prolonger », a poursuivi le dirigeant, précisant que la FFF ferait en sorte que les employés et prestataires du camp de base des Bleus à Doha aient de bonnes « conditions de travail et de rémunération ».

Plusieurs villes de France ont décidé de boycotter l’événement en ne diffusant pas les matchs sur les écrans géants. Certains sponsors se posent encore la question de le faire et de nombreuses personnalités ont elles aussi appelé à boycotter le Mondial.

L’idée d’un fonds d’indemnisation des ouvriers ayant travaillé sur les chantiers de la compétition a été portée ces derniers mois par plusieurs organisations de défense des droits humains, qui ont appelé les sponsors du Mondial à soutenir l’initiative.

« On salue cette prise de parole et que la FFF soutienne ce fonds d’indemnisation », a réagi auprès de l’AFP Lola Schulmann, chargée de plaidoyer d’Amnesty International France.

« L’objectif, maintenant, c’est que la FFF porte sa voix au sein de la FIFA et que la FIFA, elle aussi, s’engage pour les travailleurs », a-t-elle ajouté, rappelant la revendication d’Amnesty d’abonder le fonds avec un « montant minimum » de 400 millions de dollars, soit l’équivalent des dotations sportives promises aux 32 sélections alignées.

Le Qatar rejette les accusations

Le Qatar a mis en place des systèmes d’indemnisation des travailleurs mais ces mesures ont tardé et n’ont pas bénéficié à tous, selon Amnesty International.

Les ONG, qui saluent certaines réformes sociales adoptées par les autorités qatariennes, pointent des lacunes dans la protection des ouvriers, ainsi qu’un problème récurrent de salaires impayés.

Le Qatar, de son côté, rejette vigoureusement les critiques sur son inaction quant aux droits des travailleurs, se félicitant notamment de l’instauration d’un salaire minimum, de l’assouplissement de la dépendance des travailleurs vis-à-vis de leurs employeurs et de l’imposition de règles protectrices plus strictes durant les étés très chauds.

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