Les mondes punks et psychédéliques de Maya Rochat

La plasticienne et photographe suisse Maya Rochat investit la Maison européenne de la photographie, à Paris, jusqu’au début d’octobre, avec l’exposition “Poetry of the Earth”.

“C’est la première rétrospective à lui être consacrée par une grande institution internationale, et cette consécration est une réussite”, se félicite Stéphane Gobbo dans le quotidien suisse Le Temps.

L’exposition, avance encore Le Temps, “permet pour la première fois de saisir en profondeur le travail d’une artiste connectée d’une manière quasi métaphysique au végétal et au minéral”.

“La beauté de la nature est au cœur du travail de Maya Rochat, renchérit la radio suisse RTS. Avec ses images oniriques et multidimensionnelles, l’artiste invite le public à réfléchir, mais aussi à ressentir des émotions sur notre environnement et notre place dans le monde.”

“A Rock is a River (Burning Icerberg)”, 2017. L’artiste suisse confie au “Temps” : “À travers cette série, je voulais prendre de la hauteur et montrer comment notre cerveau nous ment. Le monde n’est pas forcément tel qu’on le voit.” Les images de la série “A Rock Is a River” (2017-2020), explique le quotidien suisse, “montrent comme une autre réalité possible, avec cette idée de sublimer la nature et d’en révéler les mystères”.. PHOTO MAYA ROCHAT/COURTESY OF THE ARTIST

Née à Morges en 1985, diplômée de l’Ecal, à Lausanne, puis de la Head, à Genève, deux grandes écoles d’art suisses, Maya Rochat propose depuis 2010 un travail très personnel.

La Suissesse a été marquée par une enfance pas comme les autres.

Entre 1 an et demi et 4 ans, elle voyage avec ses parents dans une roulotte tirée par un cheval. La famille s’installe ensuite dans un moulin, puis une ferme. C’est là que son rapport viscéral à la nature se dessine, explique-t-elle dans une longue interview au Temps.

“Cameleon Stones”, 2020. Pour la radio suisse RTS, Maya Rochat crée “un univers totalement psychédélique, inspiré non pas par la drogue mais par le rêve, le yoga, la méditation et la contemplation”.. PHOTO MAYA ROCHAT/COURTESY OF THE ARTIST
“Cameleon Stones”, 2020. Pour la radio suisse RTS, Maya Rochat crée “un univers totalement psychédélique, inspiré non pas par la drogue mais par le rêve, le yoga, la méditation et la contemplation”.. PHOTO MAYA ROCHAT/COURTESY OF THE ARTIST

“La forêt est à l’origine de mon monde de rêveries. Dans ma tête, j’avais des amis animaux avec lesquels je discutais. Je n’étais pas consciente alors qu’un rapport particulier avec la nature était en train de se créer. C’était ma normalité, je prenais ce monde tel quel – c’est ça qui est joli quand tu es enfant. La découverte de la ‘ville’, de la ‘vie civilisée’ a été un choc. J’ai pensé que nous étions fous de vivre comme ça.”

Maya Rochat, dans une interview au quotidien suisse Le Temps

“Vote for me !”, 2012. Pour le quotidien suisse “Le Temps”, “ses premiers projets, qui ont parfois quelque chose de punk dans leur manière de questionner frontalement des enjeux de société, sont traversés par une révolte contre le néolibéralisme, la place de la femme ou l’absence d’une prise de conscience politique face au dérèglement climatique”. . PHOTO MAYA ROCHAT/COURTESY OF THE ARTIST
“Give me Space (Magic Cave)”, 2016. “Il y a des artistes avec lesquels il y a des ponts esthétiques, indéniables”, confesse Maya Rochat dans “Le Temps”. “Katharina Grosse, Pipilotti Rist ou Korakrit Arunanondchai – un travail génial, spectaculaire et multidimensionnel. Daisuke Yokota aussi, un Japonais que j’aime beaucoup. C’est comme si le résultat de nos recherches convergeait sans que pour autant nous soyons en contact direct. Chacun fait sa petite cuisine, mais il y a des ponts esthétiques et des intentions qui se retrouvent.”. PHOTO MAYA ROCHAT/COURTESY OF THE ARTIST

“Maya Rochat réalise des montages visuels aux couleurs hautement saturées dans lesquels fusionnent motifs naturels et peinture abstraite. Ses photographies de végétaux, de roches ou de rivières servent de point de départ à son expérimentation.”

[...] Lire la suite sur Courrier international