Le monde plongera dans la “pire des crises financières” si les températures ne baissent pas

Les répercussions financières de la hausse des températures avaient pour l’instant fait l’objet de peu de recherches. Les conclusions de l’étude publiée le 13 mars dans la revue Nature par des chercheurs de l’université Tsinghua de Pékin sont sans appel. “Sans mesures radicales de réduction des émissions de gaz à effet de serre, même les pays situés à des latitudes élevées et bénéficiant d’un climat plus clément subiront des dommages financiers dévastateurs” du fait des ruptures d’approvisionnement, explique New Scientist.

“Il pourrait en résulter la pire crise financière que le monde ait jamais connue”, résume le magazine scientifique. Les chercheurs chinois ont modélisé trois scénarios pour évaluer l’ensemble des risques économiques dus à la hausse des températures d’ici à 2060. Le premier est celui d’un monde qui s’engage “dans une voie plus durable” et maîtrise ses émissions de CO2, le deuxième est celui d’une “trajectoire moyenne”. Le dernier dessine “un avenir où les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent sans faiblir”.

25 % à 100 % de canicules en plus

Dans le scénario à faibles émissions, l’équipe constate “une hausse de 25 % des jours de canicule d’ici à 2060 par rapport à 2022”, se traduisant par 600 000 décès supplémentaires par an et des dommages annuels de 3 750 milliards de dollars. À l’autre bout du spectre, si les émissions ne cessent d’augmenter, la hausse des canicules s’établit à 100 % et aboutit à “1,1 million de décès supplémentaires chaque année d’ici à 2060 et des dommages atteignant 25 000 milliards de dollars”. Si ces sommes ne vous disent rien, l’hebdomadaire britannique explique : “À titre de comparaison, la richesse mondiale a atteint environ 100 000 milliards de dollars en 2023.”

Comme le résume l’auteur principal de l’étude, Guan Dabo :

“Personne n’est à l’abri du changement climatique.”

La mondialisation et ses chaînes d’approvisionnement “de plus en plus imbriquées” contribuent en effet à la propagation des effets financiers du réchauffement. Dans le pire des scénarios, les dommages liés aux effets indirects de la crise climatique sur ces chaînes vont même “augmenter de manière exponentielle à partir de 2030”.

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