Mois sans tabac : les symptômes encombrants du sevrage (et les moyens d’y remédier)

Aphtes, boutons, glaires, ou encore constipation sont autant de symptômes liés à l’arrêt du tabac.

Senior male holding his cheek in pain, experiencing tooth ache
Senior male holding his cheek in pain, experiencing tooth ache

Arrêter de fumer, au mois de novembre ou après, est bénéfique à tout âge. Le sevrage tabacologique réduit considérablement les risques de cancers, d’AVC, d’infarctus du myocarde ou encore de diabète, en plus des économies d’argent. Mais cela peut aussi engendrer quelques symptômes gênants qui heureusement ne durent pas. Voici lesquels et comment y faire face.

Toux et crachats noirs

Toux, nez bouché, gorge qui gratte, glaires noires ou marrons… ces symptômes ne sont pas forcément ceux d’un rhume ou d’une bronchite. Ils peuvent être associés au sevrage. “Tant que vous n'avez pas de température, ces signes restent ceux du sevrage”, rassure Tabac info service. Fumer régulièrement irrite effectivement les bronches et toute la zone ORL, ce qui crée une hyperactivité bronchique. Lors de l’arrêt, les bronches irritées évacuent les résidus de fumée. Il est aussi possible de cracher des glaires de couleur noire ou marron, signe que les cils vibratiles se “nettoient”.

Que faire ? Laisser l’organisme faire son travail. Ces désagréments ne durent généralement que pendant quatre à huit semaines.

Les aphtes

A l’arrêt du tabac, certaines personnes sont susceptibles de constater l’apparition d’aphtes dans la bouche. Bien que bénignes et non contagieuses, ces petites ulcérations peuvent entraîner de vives douleurs, notamment lors du repas et du brossage des dents. Le tabac a, semble-t-il, un effet protecteur au niveau de la bouche. “L'hypothèse retenue par les scientifiques est que la fumée provoque un épaississement des muqueuses qui sont du coup moins sensibles aux agressions alimentaires (noix, gruyère,...)”, précise Tabac info Service. Une protection qui disparaît donc avec l’arrêt du tabac.

Que faire ? Les aphtes disparaissent normalement spontanément au bout de quelques jours, sans traitement. La prise de paracétamol ou l’application d’un anesthésique local peuvent être envisagées en cas de vives douleurs, recommande Ameli.

Les boutons

L’arrêt du tabac peut provoquer une poussée de boutons et d'acné. C’est un effet transitoire qui dure entre deux et trois mois, le temps que la peau se réhydrate et “évacue” la pollution. Il n’y a en revanche pas de lien avec l’eczéma, même si les poussées peuvent être favorisées par le stress provoqué par l’arrêt du tabac.

Que faire ? Ces problèmes sont transitoires. A plus long terme, l’arrêt du peau est bénéfique pour la peau et le teint s’éclaircit.

La constipation

La nicotine présente dans les cigarettes stimule le transit intestinal. L’arrêt du tabac peut donc le ralentir et engendrer de la constipation pendant un à deux mois.

Que faire ? Boire 1,5 litre d’eau par jour en privilégiant les eaux les plus riches en magnésium, pratiquer une activité physique tous les jours, manger les fruits mûrs et les légumes cuits et éviter ceux qui sont crus. Les substituts nicotiniques peuvent également aider.

Tristesse, irritabilité…

Être à fleur de peau, se sentir triste ou irritable sont des symptômes bien connus du sevrage tabacologique. Ils sont tout à fait normaux.

Que faire ? Faire du sport ou des exercices de relaxation est ici tout indiqué pour décompresser et canaliser son agressivité. Les substituts nicotiniques peuvent également aider au début.

Insomnie et fatigue

L’arrêt du tabac peut perturber les nuits passées dans les bras de Morphée. Les réveils nocturnes et les cauchemars accompagnent parfois le sevrage. En cause, le manque de nicotine. Une fatigue peut aussi vous envahir. C’est dû au corps qui se désintoxique et à l’absence du stimulant auquel le corps est habitué : la nicotine.

Que faire ? Patchs, gommes ou spray inhalateur à base de nicotine… les substituts peuvent aider à ne pas ressentir les effets indésirables liés au sevrage tabacologique. A plus long terme, l’arrêt du tabac permet de mieux se concentrer, d’être moins anxieux et de dormir plus paisiblement. Le tout est donc de prendre son mal en patience quelques temps avant de profiter pleinement des bienfaits de l'arrêt.

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