Mohamed Sifaoui, auditionné sur le fonds Marianne au Sénat, accusé de perdre « ses nerfs »

L’essayiste, porteur du projet de l’association USEPPM, était interrogé par la commission d’enquête du Sénat, et notamment son rapporteur Jean-François Husson.

POLITIQUE - « Pas de remarques désobligeantes, ce n’est jamais bon pour la sérénité. » Le journaliste Mohamed Sifaoui, coresponsable de la principale association bénéficiaire du fonds Marianne de lutte contre le « séparatisme » créé après l’assassinat de Samuel Paty, a été auditionné ce jeudi 15 juin par la commission d’enquête du Sénat. Mais les échanges ont rapidement tourné au vinaigre, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

Mohamed Sifaoui a notamment été interrogé sur la subvention de 355 000 euros perçue par son association, l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), faisant d’elle la principale bénéficiaire du fonds Marianne. Il a démenti devant les sénateurs avoir participé aux discussions portant sur le montant de la somme. Une déclaration qui a amené le rapporteur de la commission Jean-François Husson à faire un parallèle avec l’audition de Marlène Schiappa la veille.

Enquête judiciaire

« Vous êtes sur la même posture ou la même explication que la ministre, c’est-à-dire que vous êtes concerné par le projet mais finalement vous vous tenez à distance » a-t-il constaté, ce qui a provoqué l’ire de Mohamed Sifaoui.

« Je ne peux pas vous laisser dire ça, c’est une accusation à charge », s’est insurgé l’essayiste. Pointant du doigt le sénateur, il l’a exhorté à « retirer tout de suite » ce qu’il venait de dire, assurant qu’il n’a « rien de comparable avec Madame Schiappa, ni sur le fond, ni sur la forme ». Jean-François Husson a alors invité à plusieurs reprises Mohamed Sifaoui « à garder ses nerfs ».

Mohamed Sifaoui a regretté le manque d’engagement du ministère et a reconnu ne pas être satisfait des résultats de son association. Un juge d’instruction est chargé depuis le 4 mai d’une enquête pour « détournement de fonds publics, détournement de fonds publics par négligence, abus de confiance et prise illégale d’intérêts relative à la gestion du fonds Marianne ».

VIDÉO-Fonds Marianne: Marlène Schiappa sur le gril de la commission d'enquête du Sénat