Le missile Hellfire R9X, le « couteau volant » qui a tué Al Zawahiri

Un drone américain MQ-9 Reaper, armé de missiles Hellfire classiques, en 2007 en Afghanistan.  - Credit:BRIAN FERGUS / US AIR FORCE / AFP
Un drone américain MQ-9 Reaper, armé de missiles Hellfire classiques, en 2007 en Afghanistan. - Credit:BRIAN FERGUS / US AIR FORCE / AFP

Très peu d'éléments ont filtré sur l'opération américaine qui a conduit à l'élimination du chef d'Al Qaida, Ayman al-Zawahiri, lundi 1er août à Kaboul. Tout juste sait-on qu'un drone a tiré deux missiles sur l'homme qui a imaginé les attentats du 11 septembre 2001 avec Oussama Ben Laden, alors qu'il se trouvait sur son balcon dans la capitale afghane. Aucune autre victime n'est connue, et sur place la maison visée ne présente pas de traces d'explosion. Ce dernier indice ne laisse guère de doute : ce sont des missiles Hellfire R9X qui ont été utilisés, c'est-à-dire une version dépourvue de charge explosive, laquelle est remplacée par des lames qui se déploient avant l'impact pour éliminer la cible.

Cette arme secrète a été développée par la CIA et le Pentagone sous le nom d'AGM-114R9X, les trois premières lettres signifiant « Air to ground missile », missile air-sol. L'engin ne compte pas sur un effet de souffle destructeur, mais sur six lames déployables en plus de l'effet cinétique du corps du missile lui-même, lancé à 1 500 km/h. « Ses lames peuvent découper le toit des voitures ou percer des murs d'immeubles », expliquait en 2019 le Wall Street Journal, qui a dévoilé son existence. Il est mis en œuvre depuis des drones télépilotés.

Tueurs de chars

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