Missak Manouchian au Panthéon : le film « L’Armée du crime » de Robert Guédiguian raconte son histoire

Le film « L’armée du crime » de Robert Guédiguian raconte l’histoire de Missak Manouchian, qui va entrer au Panthéon.
Le film « L’armée du crime » de Robert Guédiguian raconte l’histoire de Missak Manouchian, qui va entrer au Panthéon.

CINÉMA - Rescapé du génocide arménien, apatride et communiste, Missak Manouchian, héros de la Résistance, va entrer au Panthéon en février 2024, a annoncé l’Élysée ce dimanche 18 juin.

Réfugié en France en 1925, Manouchian avait rejoint en 1943 la résistance communiste où il s’illustra à la tête d’un réseau très actif avant d’être arrêté et fusillé par les Allemands le 21 février 1944.

Il va ainsi devenir le premier résistant étranger et communiste à entrer dans le temple des grandes figures de la République, au côté de Voltaire, Victor Hugo ou Marie Curie.

Son histoire, le cinéaste Robert Guédiguian l’avait racontée au cinéma dans un film sorti en 2009, L’Armée du crime. Manouchian y est campé par Simon Abkarian, et son épouse, Mélinée, par Virgine Ledoyen.

L’intrigue se déroule dans le Paris occupé par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, durant les années 1943 et 1944. Elle raconte les attentats de résistants étrangers qui harcèlent les nazis et les collaborateurs. La police française va alors se déchaîner, multipliant ses effectifs et utilisant filatures, dénonciations, chantages et tortures pour mettre à mal les actions de ces résistants.

400 000 spectateurs en salles il y a 14 ans

Ce film de 2 h 19, vu par un peu plus de 400 000 spectateurs en France il y a maintenant 14 ans, avait eu une nomination au Festival de Cannes en 2009.

« Il est nécessaire, aujourd’hui, de réaffirmer que des étrangers ont participé à la résistance de manière très active et y ont laissé leur vie. C’est déjà essentiellement pour cette raison que j’ai réalisé “L’Armée du crime” en 2009 », avait expliqué Robert Guédiguian dans une interview pour Télérama en février, lui qui militait à ce moment-là pour que Missak Manouchian entre au Panthéon.

« Et ce n’est pas un hasard si je l’ai fait assez tard dans mon travail de cinéaste », poursuit le réalisateur de 69 ans. « Parce que les questions d’immigration, de racisme, d’intégrisme, tous ces “isme” régressifs, étaient plus présentes dans la société française que dans les décennies précédentes, et c’est encore pire aujourd’hui. Je voulais remettre en lumière la vision du monde de ces hommes. Ils étaient “fous d’humanité”, profondément internationalistes, opposés à toute forme de xénophobie, et il me semblait capital de le rappeler. »

Avant Missak Manouchian, huit membres de la Résistance ont déjà été honorés depuis le transfert des cendres de Jean Moulin en 1964, dont quatre – Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay – sous François Hollande en 2015.

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