Mise à jour de l’“homonculus”, la carte de notre corps présente à la surface du cerveau

À la surface du cerveau se trouve une aire qui contrôle tous les mouvements volontaires de nos muscles. Là, toutes les parties du corps sont représentées en fonction de leur sensibilité. Depuis la moitié du siècle dernier, les neurobiologistes ont mis au point une représentation schématique de cette aire, c’est l’homonculus - ou “petit homme” en latin. Cet homonculus n’est autre qu’une sorte d’humanoïde au corps disproportionné, la taille de chacune des parties de son corps correspondant à l’espace qui lui est consacré sur cette aire, appelée cortex moteur primaire.

Une étude publiée dans la revue Nature vient rebattre les cartes de cette représentation “en suggérant que le cortex moteur primaire pourrait en fait être impliqué dans la coordination de mouvements complexes mobilisant plusieurs muscles, la physiologie de notre corps, la planification d’actions ou encore l’esprit critique”, écrit la revue scientifique britannique dans un article grand public.

Distribution des parties du corps sur l’aire du cortex moteur primaire. . Anatomy & Physiology
Distribution des parties du corps sur l’aire du cortex moteur primaire. . Anatomy & Physiology

“Cette étude est très intéressante et très importante”, livre à Nature Michael Graziano, neurologue à l’université de Princeton, dans le New Jersey (États-Unis), qui n’a pas participé à l’étude. Pour le scientifique, il devient évident que le cortex moteur primaire n’est pas qu’“une simple liste de muscles qui descendent du cerveau et contrôlent les orteils jusqu’à la langue”. Pour arriver à la conclusion que le cortex moteur primaire joue un rôle plus grand que ce qu’on croyait auparavant, les chercheurs ont utilisé l’imagerie à résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Ils ont ainsi découvert dans le cortex moteur primaire “trois zones fortement connectées entre elles ainsi qu’à d’autres parties du cerveau responsables de la planification d’actions, de tâches telles que la régulation de la tension artérielle ou encore de la douleur”, détaille Nature.

Des IRMf ont aussi été réalisées sur des nourrissons et, surprise, les chercheurs ont trouvé que ces derniers “n’avaient pas encore développé ce réseau particulier, au contraire d’enfants âgés de 11 mois et de 9 ans”, explique la revue scientifique. “Une découverte qui confirme que ce réseau fraîchement décrit pourrait coordonner des actions complexes puisque les nourrissons sont incapables d’avoir un contrôle précis de leurs mouvements”, indique Nico Dosenbach, neurologue à l’université Washington de Saint-Louis (États-Unis), qui a dirigé l’étude.

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