Dans le Minnesota, un “procès pour l’exemple” contre des militants de la cause environnementale

L’affaire n’est pas sans évoquer le film “Sabotage” [dont Courrier international était partenaire de la sortie en France], inspiré du livre du géographe suédois Andreas Malm, qui suit des militants écolos qui passent à l’action contre des installations pétrolières au Texas.

Mais dans le procès qui vient de s’ouvrir, lundi 28 août, dans le Minnesota, les activistes avaient choisi la voie pacifique pour s’opposer à l’extension, par la société canadienne Enbridge, d’un segment de l’oléoduc acheminant du pétrole issu des sables bitumineux de la province canadienne de l’Alberta aux raffineries du Midwest américain.

Parmi le millier de protestataires arrêtés lors des manifestations, qui se sont déroulées entre décembre 2020 et septembre 2021, figure Mylène Vialard. Cette Franco-Américaine âgée de 54 ans pourrait écoper d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison pour délit d’entrave, rapporte The Guardian, qui consacre un long article à la “défenseure de l’eau”, devenue l’une des figures de proue du mouvement d’opposition à l’oléoduc.

Criminalisation et intimidation

Les manifestants qui s’étaient mobilisés à l’époque répondaient à l’appel d’activistes amérindiens déterminés à empêcher la construction d’une extension de l’oléoduc traversant des terres autochtonnes. Quant à la société Enbridge, elle a “un lourd passif de pollution environnementale due notamment à des fuites le long de ses pipelines, comme à Grand Rapids dans le Minnesota, en 1991, le pire déversement en milieu terrestre aux États-Unis”, rappelle le journal.

Le quotidien britannique souligne aussi que les militants arrêtés et “criminalisés” étaient de tous âges et de toutes convictions, dont “un grand-père de près de 80 ans, de nombreux adolescents, des personnes manifestant pour la première fois de leur vie et des activistes chevronnés”, comme l’essayiste et militante amérindienne Winona LaDuke qui passera également en procès le mois prochain.

La plupart des charges retenues contre les manifestants ont ensuite été levées, soit directement par les juges ou lors de conclusion d’accords de plaider-coupable, rapporte le quotidien britannique, ce qui vient renforcer l’impression que les arrestations de masse avaient surtout “pour objectif de réduire au silence et de décourager la contestation”, souligne Claire Glenne, avocate au Climate Defense Project.

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