Milan-Sanremo: "Je veux être le meilleur de l'histoire", Pogacar à la poursuite des 5 monuments

Tadej Pogacar n'a pas vraiment choisi. C'est sa domination sur les classiques qui a relancé le débat. Déjà vainqueur du Tour des Flandres, de Liège-Bastogne-Liège et du Tour de Lombardie (à trois reprises), il a conquis trois des cinq monuments. A seulement 25 ans, il a donc encore beaucoup de temps pour faire parler son talent sur Milan-Sanremo, dont il prendra le départ ce samedi, et sur Paris-Roubaix dans le futur.

Plus qu'un mythe inaccessible, la performance, avec le Slovène, devient envisageable. Seuls trois coureurs, dans l'histoire, ont remporté les 5 monuments: Rik Van Looy, Eddy Merckx et Roger De Vlaeminck, qui l'a fait en dernier, en 1977, il y a presque 50 ans. Un défi à la hauteur de Tadej Pogacar.

Première étape: la via Roma

Dans ce plan en deux étapes, la première est sur le papier la plus facile. Milan-Sanremo, Tadej Pogacar connaît déjà: il a terminé 12e, 5e puis 4e ces dernières années, se rapprochant chaque fois un peu plus des premières places. Le parcours n'y est pas taillé pour lui, mais celui du Tour des Flandres ne l'était pas non plus et ça ne l'a pas empêché d'y dominer les spécialistes que sont Van der Poel et Van Aert.

Ce samedi, le long de la côte ligurienne, il sera d'ailleurs le grand favori. Même si le vainqueur sortant Van der Poel sera au départ, le Néerlandais disputera sa première course de la saison. De son côté, le Slovène a déjà offert une démonstration il y a deux semaines, avec un raid solitaire de 80 kilomètres sur les Strade Bianche. On fait difficilement mieux pour se mettre en confiance avant un grand rendez-vous.

L'an dernier, Pogacar avait été proche de lâcher tout le monde dans le Poggio. Ce sera de nouveau l'objectif, cette année, pour franchir la ligne seul et ne pas subir un sprint face à un coureur plus rapide. En haut de la montée décisive, lorsqu'on est un descendeur hors pair comme le leader d'UAE, il suffit de quelques secondes d'avance pour tenir jusqu'au bout, en bas du toboggan vers la via Roma.

Le grand défi: Paris-Roubaix

Tadej Pogacar aime dire que Milan-Sanremo est l'une des courses les plus difficiles à remporter, parce qu'elle peut convenir à beaucoup de monde. Mais dans son cas, le plus grand défi, à l'avenir, restera sans doute Paris-Roubaix. Le garçon a certes remporté le Tour des Flandres, sur des pavés, mais il avait fait la différence dans les monts. Il n'est pas évident que sur le parcours plat de l'Enfer du Nord, il puisse s'isoler de la même manière.

Avec son gabarit de grimpeur, il part avec un handicap face aux spécialistes des flandriennes. En théorie, personne ne remporte Paris-Roubaix en faisant comme lui 66 kilos. Mais attention: Tadej Pogacar est habitué à faire valser la théorie, comme celle qui affirmait, jusqu'à l'an passé, qu'un vainqueur du Tour de France ne pouvait pas remporter le Tour des Flandres puisque ce n'était plus arrivé depuis plus de 50 ans.

En attendant, "Pogi" sur Paris-Roubaix, ce n'est pas pour tout de suite. "Je n'ai pas prévu de faire Roubaix dans les prochaines années, a-t-il confié à L'Équipe ce vendredi. Il faudrait que je change tout mon programme si je veux y aller en bonne forme. Tout d'abord, je dois finir mes propres objectifs, ces défis qui sont davantage 'acceptables' pour moi maintenant, et ensuite je pourrai essayer d'explorer, d'expérimenter les pavés ou des classiques qui ne me conviennent pas si bien."

Quels sont ces défis davantage "acceptables"? "Un troisième Tour de France, les trois grands Tours, San Remo, le Championnat du monde et les Jeux olympiques", liste le Slovène. Rien que ça. Mais la précocité de Tadej Pogacar joue pour lui. A seulement 25 ans, il peut voir grand. "Je veux être le meilleur de l'histoire", assure-t-il. S'il remplit tous les objectifs qu'il s'est fixés, il sera dans la discussion.

Article original publié sur RMC Sport