Milan-San Remo: victoire surprise de Philipsen, plus fort que Matthews et Pogacar au sprint

On attendait la passe d'armes entre les deux favoris, Tadej Pogacar (UAE Emirates) et Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck). Mais c'est finalement le coéquipier du Néerlandais, Jasper Philipsen, qui est allé décrocher un succès de prestige sur cette édition 2024 de Milan-San Remo.

15e coureur Belge à remporter la Primavera, le sprinteur de 26 ans est parvenu à passer le Poggio, ultime difficulté de la journée, avec les meilleurs pour ensuite aller arracher, en jetant sa roue, une victoire amplement méritée devant Michael Matthews (Jayco AlUla) et le Slovène. Deuxième de Paris-Roubaix en 2023, Philipsen remporte le premier Monument de sa carrière.

Philipsen domine le sprint final de quelques centimètres après un gros travail de Van der Poel

Tout s'est emballé dans les derniers kilomètres ce samedi. À 50 kilomètres de l'arrivée, l'équipe UAE Emirates s'est mise à rouler, reprenant progressivement du temps sur les échappés partis dès les premiers kilomètres. Le rassemblement général avait lieu à 19 kilomètres de la ligne, avant la nouvelle étape : celle de l'écrémage. Le peloton perdait des unités au fil des minutes et ne restait, en bas du Poggio, que les favoris.

À 6,5 kilomètres de l'arrivée, dans les plus gros pourcentages, Tadej Pogacar passait à l'attaque. Mathieu Van der Poel sautait dans sa roue et serrait les dents pour s'accrocher. La nouvelle attaque du Slovène ne parviendra pas à faire sauter ses adversaires. Matej Mohoric (Bahrain Victorious) tentait sa chance à deux kilomètres de l'arrivée, Tom Pidcock (Ineos Grenadiers) et Matteo Sobrero (Bora-Hansgrohe) n'étaient pas loin non plus. Il ne manquait qu'une centaine de mètres aux deux hommes pour lever les bras, mais derrière ça revenait fort et sur la gauche de la route, Jasper Philipsen jetait le vélo pour couper la ligne en premier. Premier Français, Julian Alaphilippe (Soudal Quick-Step) terminait dans le top 10, à la 9e place.

"Je ne réalise pas ce qui se passe, c'est peut-être l'un des seuls monuments que je peux gagner", expliquait le vainqueur après la course. "On a fait un travail formidable avec Mathieu (Van der Poel) dans le final. C'était le Milan-San Remo le plus rapide de l'histoire, oui, mais je me sentais bien aujourd'hui, dès le départ. Ensuite, il faut être bien placé. Je suis arrivé à rentrer après avoir été un peu décroché dans le Poggio. Mathieu était là et je le remercie, il a fait un gros boulot pour revenir sur Pidcock. Je ne pensais pas que Matthews serait là à la fin. Faire un sprint après 300 kilomètres, c'est très différent. Ca se joue à cinq centimètres en ma faveur."

Article original publié sur RMC Sport