Michel Zecler évoque sa difficile reconstruction trois semaines après son agression par des policiers

Trois semaines après sa violente interpellation dans le XVIIe arrondissement de Paris, le producteur de musique indique, dans les colonnes du Monde, "avoir pris rendez-vous avec un psychiatre".

"Je pensais que j'allais mieux gérer que ça, mais j'y pense tout le temps." Interrogé par Le Monde trois semaines après avoir été tabassé par des policiers à l'intérieur de son studio de musique du XVIIe arrondissement de Paris, Michel Zecler avoue qu'il "ressasse les images de ce qui s’est passé", évoquant des problèmes de sommeil et une difficulté à se remettre au travail.

"Sur le plan psychologique, j’ai vraiment du mal, j’ai pris rendez-vous avec un psychiatre", confie l'homme de 41 ans dont l'incapacité temporaire de travail, initialement fixée à 6 jours, devrait être réévaluée à quatre-vingt-dix jours à la demande de son chirurgien.

"Je connais beaucoup de policiers qui ne sont pas racistes"

Devenu "malgré lui" un symbole de la lutte contre les violences policières, Michel Zecler, qui dit avoir été la cible de propos racistes, comprend qu'aujourd'hui "il y ait des attentes qui pèsent sur ses épaules". Mais les coups qu'il a reçus de la part de trois policiers n'altèrent toutefois pas le regard qu'il porte sur les forces de l'ordre.

"C'est évident qu'il y a des éléments racistes dans la police. J'en connais beaucoup aussi qui ne le sont pas", assure-t-il, précisant qu'il a "des amis policiers, des gens en qui (il a) confiance qui font très très bien leur travail".

Il ne se montre d'ailleurs pas rancunier à l'égard des renforts dépêchés sur place qui ne sont pas intervenus pour mettre fin à ce passage à tabac. "J'arrive à ne pas leur en vouloir car à ce moment précis, les renforts arrivent parce qu'un homme aurait été violent avec des collègues", explique-t-il au quotidien.

Une chaîne de complaisance qui "fait peur"

Michel Zecler, qui doit être reçu par le juge d'instruction le 18 décembre prochain, assure être prêt pour une confrontation avec les policiers mis en cause. Un face-à-face qu'il juge utile afin de l'aider à comprendre ce qui a conduit à ce déferlement de violence.

"Il fallait que ces trois policiers se sentent en confiance pour aller aussi loin dans leurs actes, dans leurs propos. Pour que trois personnes puissent se comporter comme ça, il y a forcément une chaîne de complaisance... Et ça fait peur", conclut-il.

Lors d'une conférence de presse le 29 novembre, soit huit jours après les faits, le procureur de Paris a déclaré que les quatre policiers mis en cause avaient "admis que les coups n'étaient pas justifiés et qu'ils avaient agi sous le coup de la peur ressentie dans le sas" du studio de musique, selon leurs déclarations en garde à vue. Les quatre membres des forces de l'ordre ont depuis été mis en examen, et deux ont été écroués.

Article original publié sur BFMTV.com

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