Michel Fourniret: pour l'avocat du père d'Estelle Mouzin, "une sorte d'espoir renaît de résoudre des affaires oubliées"

Me Didier Seban, l'avocat d'Éric Mouzin. - BFMTV
Me Didier Seban, l'avocat d'Éric Mouzin. - BFMTV

Me Didier Seban est à la fois empli d'espoir et d'amertume. L'avocat du père d'Estelle Mouzin - disparue en 2003 - a réagi ce matin sur BFMTV à la découverte par les enquêteurs d'une dizaine de traces d'ADN sur un matelas trouvé chez la soeur de Michel Fourniret.

"Ces traces d'ADN peuvent parler et résoudre des affaires pour lesquelles des familles sont en attente", a déclaré l'avocat au micro de BFMTV.

"On est un peu atterrés par tant d'années d'attente"

L'ADN partiel d'Estelle Mouzin a été retrouvé à deux endroits différents sur ce même matelas, saisi il y a 17 ans peu après l'arrestation de l'Ogre des Ardennes.

"On est un peu atterrés par tant d'années d'attente, tant d'années où nous avons réclamé une dizaine de fois que ces ADN soient vérifiés et comparés", explique Me Didier Seban qui déplore "l'absence de coordination judiciaire, le fait qu'on ait concrètement abandonné la piste Fourniret dès qu'il a été condamné à la perpétuité à Charleville-Mézières".

Si l'avocat estime qu'"une sorte d'espoir renaît de résoudre des affaires oubliées ou abandonnées" par ces expertises, il réclame "que des juges soient spécialisés, des enquêteurs soient spécialisés dans les cold cases, que tout ces dossiers soient rassemblés".

Le tueur en série condamné à la perpétuité en 2008

"On étudie affaire par affaire, on ne les met pas en perspective et donc on s'interdit souvent de juger ou au moins d'expliquer un certain nombre d'affaires criminelles", regrette Me Didier Seban.

Michel Fourniret avait fini par avouer en mars sa responsabilité dans l'affaire Estelle Mouzin: "Je reconnais là un être qui n'est plus là par ma faute", avait-il déclaré à l'époque à la juge.

Il a par ailleurs été déclaré coupable en 2008 des meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001 et condamné à la perpétuité incompressible, avant d'être à nouveau condamné en 2018 pour un assassinat crapuleux. Le septuagénaire est également mis en examen pour les disparitions et la mort de Marie-Angèle Domece et Joanna Parrish, qu'il a avouées devant la juge Sabine Khéris.

Article original publié sur BFMTV.com