Meurtre d'une postière dans l'Ain: le parquet fait appel après l'acquittement de Mamadou Diallo

L'agence postale de Montréal-la-Cluse, dans l'Ain, le 9 décembre 2014, où une postière a été tuée six ans plus tôt - PHILIPPE DESMAZES © 2019 AFP
L'agence postale de Montréal-la-Cluse, dans l'Ain, le 9 décembre 2014, où une postière a été tuée six ans plus tôt - PHILIPPE DESMAZES © 2019 AFP

Il y aura un second procès pour le meurtre de Catherine Burgod, une postière de Montréal-la-Cluse, dans l'Ain, en 2008. Le parquet général a interjeté appel de la décision de la cour d'assises de l'Ain qui a acquitté, au début du mois, Mamadou Diallo, principal accusé dans cette affaire, a appris BFMTV.com de source judiciaire.

Le corps de Catherine Burgod, 41 ans, a été découvert le 19 décembre 2008 à 09h05 dans l'arrière-boutique de la petite poste de Montréal-la-Cluse, baignant dans une mare de sang. Vingt-huit coups de couteau ont été relevés sur le corps de cette mère de deux enfants, enceinte de 5 mois.

Une arme du crime introuvable

La piste crapuleuse a rapidement été suivie par les enquêteurs, une somme évaluée à 2.490 euros ayant été dérobée. Mais l'arme du crime est restée introuvable et aucun témoignage probant, notamment pour les 29 minutes cruciales séparant le dernier SMS de la victime et la découverte de son corps, n'a permis de faire avancer l'enquête.

Celle-ci s'était d'abord orientée sur la piste de Gérald Thomassin, ex-espoir du cinéma français devenu marginal, qui résidait alors en face de cette Poste et dont le comportement après le meurtre avait intrigué les enquêteurs. Il a disparu en 2019, alors qu'il se rendait à une confrontation dans le bureau du juge d'instruction lyonnais, avant de bénéficier d'un non-lieu.

Acquitté au bénéfice du doute

L'enquête avait connu un rebondissement en 2017 avec la découverte de l'ADN de Mamadou Diallo, un ancien ambulancier qui effectuait un stage à Montréal-la-Cluse au moment du meurtre. Alors âgé de 19 ans en 2008, il avait admis être entré dans le bureau de Poste pour acheter un billet de train mais avoir pris la fuite en s’emparant d’une liasse de billets après avoir découvert le cadavre de la victime.

L'avocat général avait requis à son encontre 30 ans de réclusion criminelle, estimant que l'accusé "ment jusqu’à l’absurde, sur son heure d’arrivée, sur sa présence sur les lieux, sur le motif de sa présence, sur la présence de sang sur lui". La cour d'assises, après cinq heures de délibéré, l'avait finalement acquitté au bénéfice du doute.

Article original publié sur BFMTV.com