Meurtre d'Élodie Kulik: Willy Bardon devant les juges pour sa deuxième demande de remise en liberté

Willy Bardon devant le tribunal d'Amiens pour l'ouverture de son procès en première instance, le 21 novembre 2019. - DENIS CHARLET
Willy Bardon devant le tribunal d'Amiens pour l'ouverture de son procès en première instance, le 21 novembre 2019. - DENIS CHARLET

Pour la deuxième fois depuis sa condamnation au mois de décembre dernier, Willy Bardon tente d’obtenir sa remise en liberté. Ce vendredi, à partir de 9 heures, il comparaîtra avec ses avocats devant les juges du tribunal judiciaire de Douai afin de soutenir cette nouvelle demande.

L’homme, condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour l'enlèvement, le viol et la séquestration d'Élodie Kulik en 2002, souhaite sortir de prison en attendant son procès en appel.

"Pas de risque de fuite"

"Nous avons réitéré notre demande pour la simple et bonne raison que Willy Bardon a comparu libre en première instance, il n’y a donc pas de raison qu’il attende son appel en prison", explique Me Gabriel Duménil, l’un de ses trois défenseurs, contacté par BFMTV.com.

En février, la première demande de remise en liberté devant les juges de la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Amiens avaient été rejetée pour éviter que Willy Bardon ne se soustrait "par un quelconque moyen à la justice". "Il n’est pas dans une situation qui permette de penser qu’il risque de s’enfuir", rétorque son autre avocat, Me Marc Bailly, également auprès de BFMTV.com.

"C’est un argument absurde, presque insultant", commente Gabriel Duménil, rejoint par son confrère, Me Bailly: "En première instance, il s'est présenté chaque jour au tribunal, alors qu'il était insulté, conspué. Willy Bardon veut s’expliquer. Il est combatif et va mieux physiquement et mentalement depuis sa tentative de suicide."

Le jour du verdict, le 6 décembre 2019, Willy Bardon avait en effet ingurgité un cachet de Temik, un puissant pesticide, qui l'avait conduit à passer plusieurs jours à l'hôpital avant d'être incarcéré. "Il souhaite encore apporter des éléments de preuve concernant son innocence", soutient Marc Bailly.

Une accusation construite "sur un château de sable"

Depuis le début de l’affaire, l'Axonais martèle qu’il n’était pas présent le soir du meurtre de la jeune banquière de 24 ans. Il a d’ailleurs été acquitté pour l’homicide, mais les jurés ont estimé qu’il était impliqué dans l’enlèvement, le viol et la séquestration suivis de la mort d’Élodie Kulik.

Un jugement "délirant" pour ses avocats qui avaient plaidé l’acquittement pour le viol et le meurtre faute de preuve dans ce dossier qui repose, selon eux, "sur un château de sable".

Le père de la victime s’était au contraire satisfait du verdict, indiquant à l’époque à BFMTV.com se préparer à aller devant la Cour d'assises d’appel. Pour l’heure, la date de ce nouveau procès n’est pas encore fixée. Mais pour les avocats de la défense, "l’attente d’un innocent en détention" n’est pas admissible.

Article original publié sur BFMTV.com