Le meurtre crapuleux d’un militant LGBTQI secoue le Kenya

L’affaire choque le Kenya. Ce 4 janvier, rapporte le journal kényan The Star, le militant et activiste pour les droits des LGBTQI Edwin Chiloba a été retrouvé assassiné. Son corps mutilé était caché dans une malle abandonnée le long d’une route, dans le comté d’Uasin Gishu, dans l’ouest du pays.

Selon le quotidien, l’une des pistes à ce stade serait “un différend amoureux”. Le principal suspect du meurtre, Jackton Odhiambo, 24 ans, a avoué avoir tué Edwin Chiloba “après des allégations selon lesquelles il l’aurait trompé”. Trois autres suspects ont également été arrêtés ce 7 janvier, a indiqué la police kényane.

L’affaire émeut d’autant plus que le défunt, aussi créateur de mode, menait un combat pour la reconnaissance des droits des minorités sexuelles, alors que l’homosexualité reste pénalisée au Kenya, avec des peines pouvant aller jusqu’à quatorze ans de prison, note la BBC Africa.

Cette disposition pénale, issue d’une loi de l’époque coloniale britannique, dispose que l’homosexualité au Kenya est passible de prison. Si cette loi est rarement appliquée, la discrimination reste courante. Les membres de la communauté LGBTQI du pays sont ainsi régulièrement confrontés à la discrimination mais également à la stigmatisation.

Des crimes contre les personnes LGBTQI

Des militants des droits de l’homme et des groupes de la société civile ont condamné cet horrible meurtre et appelé à un débat national sur les droits des minorités, indique le site kényan Nation.

D’autres affaires ont interpellé, par le passé, l’opinion publique kényane. Ainsi, le meurtre en 2022 de Sheila Lumumba, 25 ans, qui se désignait comme lesbienne non binaire, avait conduit à une campagne sur les réseaux sociaux pour obtenir justice. En 2021, ce sont les meurtres de la militante transsexuelle Erica Chandra et de la militante LGBTQI Joash Mosoti qui avaient indigné dans le pays.

Al-Jazeera note ainsi que si l’acceptation de l’homosexualité augmente progressivement au Kenya, elle reste “un sujet tabou pour beaucoup”. La commission cinématographique du pays avait d’ailleurs interdit ces dernières années deux films pour leurs représentations de la vie des homosexuels, rappelle le site qatari.

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