Un mercato très calme, des audiences faibles... La hype du championnat saoudien est-elle passée?

L’Arabie saoudite n’a pas terminé ses investissements dans le football. Le Royaume, qui accueillera la Coupe du Monde 2034, n’est pas très actif dans ce début de mercato hivernal. Mais il ne faut pas tirer des conclusions trop rapidement. Les clubs de la Saudi Pro League sont sur la même longueur d’ondes que leurs homologues européens avec très peu de mouvements dans une saison marquée par une CAN et une Coupe d’Asie en plein mois de janvier. 25 joueurs du championnat local sont par exemple concernés par la Coupe d’Afrique des Nations.

Ce moment de calme n’est pas une surprise pour les agents qui gravitent autour du championnat. Avec huit joueurs étrangers pour le moment autorisés par équipe, l’équation est difficile. Si un club veut recruter une star étrangère, il doit obligatoirement trouver une porte de sortie à une star actuelle. Et les portes de sorties ne sont pas nombreuses cet hiver. Cette donnée couplée à une CAN et une Coupe d’Asie en plein mercato peut rendre difficile le marché des transferts. Certains médias étrangers avancent aussi l'hypothèse d'une baisse des investissements du PIF. Une rumeur qui n'est confirmée par aucun interlocuteur sur place. Surtout que le fond public n'arrête pas ses investissements et qu'avec le Mondial 2034 en approche, le football représente un vrai ressors pour les autorités locales.

Les quotas pour les étrangers, élément central du marché des transferts saoudien, devraient passer à dix par équipe dès cet été, ce qui devrait permettre d'agiter le mercato. Le Royaume a aussi mûri sa réflexion dans beaucoup de domaines. Comme les méthodes de recrutement, des investissements dans la production des matchs ou dans les installations. L’apprentissage pousse aussi l’Arabie saoudite à vouloir former plus de jeunes joueurs de football sur son territoire. Mais cette envie demande du temps. Ils l'ont, au minimum jusqu'en 2034, date du Mondial.

Des joueurs regrettent leur décision

Ils ont été nombreux à rejoindre la Saudi Pro League l’été dernier. Pour certains, l’aventure se déroule correctement en Arabie saoudite. Pour d’autres, c’est un petit cauchemar. L’argent ne fait pas le bonheur et certaines stars du championnat, à l’image de Jordan Henderson, souhaitent quitter l’Arabie saoudite dans les plus brefs délais. Des discussions devraient se dérouler dans les prochains jours au sujet du joueur, très moqué en Angleterre pour son souhait de retourner en Premier League.

Sauf que l’opération n’est pas simple, et c'est comme ça pour plusieurs joueurs, avec souvent des montants importants au niveau des salaires et une imposition favorable. Exfiltré un joueur du championnat saoudien peut rapidement tourner à une histoire sans fin. Retrouver le même niveau d’accompagnement et de salaire en Europe est mission impossible en plein hiver. Le mercato sera donc plus agité cet été.

L'audience très faible en France

Lors de l’appel à candidature pour le marché français, plusieurs médias avaient candidaté afin de diffuser la Saudi Pro League. Un intérêt important comme dans plusieurs pays européens. Au niveau mondial, le championnat est aussi plus largement diffusé. En France, six mois après cet investissement, les audiences ne décollent pas. En moyenne, un peu moins de 15.000 personnes regardent ce championnat sur les antennes du groupe Canal+. L’absence de Karim Benzema, si elle se prolonge, n’arrangera pas la situation pour le marché français.

C’est aussi le cas dans plusieurs autres pays en Europe qui ne montrent aucun intérêt pour ce championnat. Un responsable de média européen évoque "un championnat qui a rapidement retrouvé la réalité du terrain". En clair, le niveau n'est pas là pour séduire le marché européen habitué à des matchs de haut niveau.

"Le niveau c'est bof bof dans des stades pas toujours remplis", complète cette source.

En revanche, le constat est plus nuancé sur le continent africain où la Saudi Pro League semble trouver son public dans plusieurs pays. "J'ai beaucoup de retours de proches africains qui s'intéressent de plus en plus au championnat", termine un membre de la Ligue saoudienne.

Article original publié sur RMC Sport