Mer Rouge : les Houthis visés par des frappes américaines et britanniques après des semaines de tension

INTERNATIONAL - La tension monte d’un cran supplémentaire au Moyen-Orient. Dans une action conjointe, les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené dans la nuit de jeudi à ce vendredi 12 janvier des frappes contre les rebelles Houthis au Yémen.

En Mer rouge, cette frappe des États-Unis marque un tournant dans la lutte contre les rebelles Houthis

« Cette opération a pour but de perturber et de détériorer la capacité des Houthis à mettre en danger les marins et à menacer le commerce international dans l’un des passages maritimes les plus importants du monde », a déclaré le ministre de la Défense américain Lloyd Austin.

« Quatre avions Typhoon - appuyés par un avion de ravitaillement Voyager - ont largué des bombes Paveway sur 2 installations militaires utilisées par les Houthis pour lancer des frappes de drones et de missiles », a détaillé sur X (ex-Twitter) la journaliste de SkyNews Deborah Haynes.

Ces frappes ont visé des radars et des infrastructures de drones et de missiles, afin de réduire leurs capacités à s’attaquer aux navires marchands en mer Rouge, a-t-il ajouté. Des images ont été diffusées par le gouvernement et les médias britanniques, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus.

Elles ont été menées sur la capitale du Yémen, Sanaa, et sur d’autres villes, Hodeida et Saada, contrôlées par les rebelles, a précisé la chaîne de télévision des Houthis, Al-Massirah. Des correspondants de l’AFP à Sanaa et Hodeiha ont, pour leur part, dit avoir entendu plusieurs explosions.

Escalade en mer Rouge

Le président américain Joe Biden a revendiqué les attaques, expliquant qu’elles avaient été « mené(es) avec succès contre un certain nombre de cibles au Yémen, utilisées par les rebelles Houthis pour mettre en danger la liberté de navigation » en mer Rouge.

C’est « une réponse directe aux attaques sans précédent des Houthis », a-t-il assuré, en évoquant au total « 27 attaques » ayant touché « plus de 50 nations », et ayant « forcé plus de 2 000 bateaux » à changer de route pour éviter la zone. Joe Biden à part ailleurs qu’il « n’hésiterait pas » à « ordonner d’autres mesures » si nécessaire.

Il a précisé que cette opération « défensive » avait bénéficié du « soutien » de l’Australie, du Bahreïn, du Canada et des Pays-Bas. Le but, a encore affirmé le locataire de la Maison Blanche, est « la désescalade des tensions et de rétablir la stabilité en mer Rouge ».

La crainte d’un embrasement général

Des membres de l’administration américaine interrogées par le New York Times expliquent que le but n’était pas de tuer des leaders Houthis, ce qui pourrait précipiter l’escalade, mais d’endommager les infrastructures pour limiter les attaques du groupe contre les bateaux qui passent par là.

Malgré tout, poursuit le quotidien américain, des alliés des Etats-Unis dans la région ont fait part de leur doutes face à ces frappes qui pourraient pousser le Hezbollah ou les milices syriennes et irakiennes, tous soutenus par l’Iran, de s’impliquer plus directement dans la guerre entre Gaza et Israël. Faisant craindre un embrasement général.

Pour sa part, le président américain a rappelé qu’avec d’autres pays, les États-Unis avaient lancé la semaine dernière un « avertissement sans équivoque » aux rebelles, et rappelé que mercredi, le Conseil de sécurité des Nations unies avait adopté une résolution leur demandant de cesser leurs attaques.

Les Houthis menacent de représailles

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a pour sa part estimé que les frappes étaient « limitées, nécessaires et proportionnées en état de légitime défense ». Et d’ajouter : « Malgré les avertissements répétés de la communauté internationale, les Houthis ont continué de mener des attaques en mer Rouge, cette semaine encore contre des navires de guerre britanniques et américains. Cela ne peut pas durer. »

Les Houthis ont réagi par la menace. « Les États-Unis et la Grande-Bretagne doivent se préparer à payer un prix fort et supporter les lourdes conséquences de cette agression », a prévenu le vice ministre des Affaires étrangères des Houthis, Hussein Al-Ezzi, cité par les médias des rebelles.

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