“Menace contre l’État” : le Kenya s’attaque au scan de l’iris pratiqué par Worldcoin

Début août encore, le quotidien kényan The Standard publiait des photos des longues files d’attente qui se formaient à Nairobi. De nombreux habitants s’étaient rassemblés en différents endroits de la capitale pour faire scanner leur iris en échange d’une somme d’argent en cryptomonnaie. L’opération était l’œuvre de Worldcoin, fondé en 2019 par Sam Altman, cofondateur d’OpenAI. Son objectif est de lancer une nouvelle monnaie virtuelle associée à un système d’identification biométrique anonyme.

Mais ce projet semble peu apprécié des autorités locales. Après que le gouvernement a ordonné, le 2 août, la suspension provisoire des scans effectués par Worldcoin, des parlementaires kényans ont publié un rapport, fin septembre, réclamant l’arrêt définitif de ses activités, explique le journal britannique The Daily Telegraph. Ils invoquent une “menace contre l’État” et accusent Worldcoin d’“espionnage”.

Ces derniers émettent des doutes sur la manière dont ces données biométriques sont stockées et craignent de les voir échangées illégalement contre de l’argent. Le rapport parlementaire attire aussi l’attention sur le risque que représente l’émergence d’une monnaie décentralisée pour le système financier du pays.

“Nouvelle fièvre mondiale”

The Daily Telegraph précise que plusieurs millions de personnes à travers le monde ont déjà accepté de passer devant le scanner de Worldcoin.

“L’appareil, qui a la forme d’un ballon de football, scanne l’iris des individus pour confirmer leur identité et leur créer un compte.”

Au Kenya, les personnes ayant participé à l’opération ont reçu en récompense 25 jetons non fongibles de la nouvelle cryptomonnaie worldcoin, qu’ils pouvaient ensuite échanger en monnaie physique. La valeur de ces 25 jetons se situe aujourd’hui autour de 40 euros.

Worldcoin a été accusé de tirer profit des conditions de vie précaires de populations pauvres pour mettre en place son projet. “Confrontés qu’ils sont à un coût de la vie très élevé, à un chômage important et à des salaires qui ne bougent pas, les Kényans ont bondi sur cette occasion de gagner de l’argent sans rien faire, grâce au projet Worldcoin, qui a déclenché une nouvelle fièvre mondiale”, écrit The Standard.

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