Mediator: Irène Frachon dénonce le comportement « monstrueux » de Servier

Le procès en appel du Mediator a débuté à Paris le 9 janvier dernier. Ce prétendu médicament antidiabétique, resté sur le marché entre 1976 et 2009, s'est révélé être hautement toxique.  - Credit:FRED TANNEAU / AFP
Le procès en appel du Mediator a débuté à Paris le 9 janvier dernier. Ce prétendu médicament antidiabétique, resté sur le marché entre 1976 et 2009, s'est révélé être hautement toxique. - Credit:FRED TANNEAU / AFP

Six mois d'audience... la durée du procès en appel du Mediator qui a débuté le 9 janvier dernier devant la Cour d'appel de Paris va permettre de réentendre tous les protagonistes de l'affaire. Afin de comprendre comment un laboratoire a pu laisser un produit pharmaceutique empoisonner des milliers de personnes entre 1976 et 2009, la Cour va auditionner 86 experts scientifiques mais aussi des centaines de témoins jusqu'à l'été. L'enjeu est d'importance: déterminer par delà les responsabilités de Servier mais aussi de l'Agence du médicament... comment peuvent-être réparés les dommages causés et évités de nouveaux scandales sanitaires de cette ampleur. La pneumologue Irène Frachon, dont les travaux ont permis d'établir la dangerosité du Mediator, confie au « Point » comment elle envisage ce nouveau rendez-vous judiciaire.

À LIRE AUSSIComment est né le Mediator ?Le Point: Dans quel état d'esprit abordez-vous ce nouveau procès ?

Irène Frachon: Je ne suis pas très sereine ayant constaté trop de décisions de justice frileuses. Je ne peux qu'espérer que la Cour d'appel s'incline devant l'évidence, qu'elle reconnaisse l'ensemble des manœuvres frauduleuses de Servier et sanctionne lourdement son comportement inacceptable. Mais je dois reconnaître que la décision de première instance et surtout la manière dont elle a été perçue me laissent un goût amer. Faiblement condamné pour « tromperie aggravée » et « homicides et blessures involontaires », le laboratoire pharmaceu [...] Lire la suite