MC Solaar réinterprète ses trois premiers albums sur la scène de Jazz à Vienne

Le retour en beauté d'une légende du rap français, entre poésie et jazz

MC Solaar a ouvert mercredi 29 juin, le prestigieux festival Jazz à Vienne qui réunit chaque année les grands noms du jazz. Il a joué sur scène, le meilleur de ses trois premiers albums, dont les droits étaient restés bloqués par un litige avec Universal.

"Mes premiers albums sont ressortis là, l'année dernière. On peut les trouver en numérique et en supports physiques et cela a été l'occasion de pouvoir les jouer, jouer des titres que l'on n'a pas joué depuis longtemps."

Sa musique est poétique, son écriture littéraire, loin du rap hardcore et agressif.

Un hip hop savant, qui mélange les styles et les cultures, avec un message pacifique et joyeux, dont les sources remontent aux années 70 et 80.

MC Solaar raconte comment "Afrika Bambaataa, quand la Zulu Nation est arrivé à Paris, nous on appris les mots "Peace, Unity, Love, Having Fun"...

Le message pour le jeune Claude M'barali a été de "Prendre des énergies négatives et les transformer en positives en faisant de l'art, de la beat-box, des sculptures, du tag, des fresques, de la danse... s'exprimer avec cette dimension positive. Afrika Bambaataa était quelqu'un qui allait écouter les musiques du monde, d'essayer de faire quelque chose qui ressemble un peu à la "P-Funk".

25 ans après, ses textes en français n'ont pas pris une ride.

Tour à tour griot, rappeur, poète ou conteur, il dénonçait déjà dans les paroles des chansons de ses premiers albums, le réchauffement climatique, les ravages écologiques ou ceux du capitalisme triomphant.

"Il y a des messages comme ça sur le système dans mes chansons: la maximisation des profits, l'écrasement des uns et des autres... Alors c'est marrant, cela veut dire que je suis, quelques années plus tard, à chanter des choses adolescentes, mais qui sont encore valables aujourd'hui. Albums après albums, je suis sûr que cela oriente certaines personnes ou cela pousse certains à continuer leurs combats."

Accompagné par l'Orchestre des Pays de Savoie, d'une formation cuivre musclée et de choristes solaires, Solaar retrouve le devant de la scène en enchantant de son flow les 8000 spectateurs de l'Amphithéâtre romain de Vienne. Se succèdent pour cette édition 2022 de Jazz à Vienne, d'autres légendes comme George Benson ou Herbie Hancock.