Mayotte : Renaissance veut porter plainte contre des élus de gauche après la polémique Salime Mdéré

Après la confusion sur l’appartenance politique de l’élu mahorais qui avait incité à tuer de jeunes Comoriens, Stéphane Séjourné, patron du groupe Renaissance indique avoir porté plainte.
Après la confusion sur l’appartenance politique de l’élu mahorais qui avait incité à tuer de jeunes Comoriens, Stéphane Séjourné, patron du groupe Renaissance indique avoir porté plainte.

POLITIQUE - Éric Piolle, Clémentine Autain, Manuel Bompard ou Mélanie Vogel. Le maire EELV de Grenoble, les députés LFI et la sénatrice écologiste sont dans le viseur du secrétaire général du parti Renaissance, Stéphane Séjourné, qui annonce, ce mardi 25 avril, le dépôt prochain d’une plainte en diffamation déposée par le groupe de la majorité présidentielle.

En cause ? Une confusion de certains élus sur l’appartenance politique de l’élu mahorais Salime Mdéré, qui avait affirmé à l’antenne de Mayotte la 1ère la veille qu’il fallait « peut-être tuer » certains jeunes Comoriens qui affrontent les forces de l’ordre à Tsoundzou dans le cadre de l’opération Wambushu.

Malgré des excuses de l’élu et vice-président du conseil départemental de Mayotte, ses propos ont provoqué un tollé chez une partie de la classe politique, désignant alors Salime Mdéré comme un élu LREM ou Renaissance sur les réseaux sociaux. Ce qui est faux, comme a été contraint de le rappeler Renaissance (ex-LREM).

« Contrairement à ce que certains médias ou personnalités ont pu indiquer, M. Salime Mdéré n’était pas adhérent à “la République en marche”, n’est pas adhérent à Renaissance, il n’a jamais obtenu l’investiture de notre parti et n’a d’ailleurs pas accordé son parrainage au président de la République en 2022 », a fait savoir la formation politique auprès de franceinfo. Salime Mdéré a en effet été élu sous l’étiquette « divers centre » aux élections départementales de 2021.

Plainte en diffamation

Cette confusion a donc provoqué la colère de Stéphane Séjourné sur les réseaux sociaux. Le président du groupe Renaissance au parlement européen s’est donc fendu d’un tweet pour dénoncer l’attitude d’un certain nombre d’élus « malgré la mise au point claire, nette et sans ambiguïté de notre parti ».

« Depuis ce matin, des élus peu scrupuleux associent Renaissance à des propos ignobles tenus par un élu mahorais qui n’a jamais été membre de notre parti, ni même de “La République En Marche” – et qui est membre d’un exécutif local qui combat la majorité présidentielle », a écrit Stéphane Séjourné sur Twitter.

Il accuse plusieurs responsables de ne pas avoir retiré leurs messages sur les réseaux sociaux après la mise au point de Renaissance. « Leurs tweets et publications sont toujours en ligne et salissent l’honneur et la réputation de notre famille politique. Entre retirer leurs mensonges et quelques milliers de retweets, ils semblent avoir fait leur choix. »

« Renaissance portera plainte pour diffamation contre Éric Piolle, Clémentine Autain, Manuel Bompard, Marie-Pierre de la Gontrie, Mélanie Vogel, Éliane Assassi, Guillaume Gontard et toutes les personnes qui continueront de propager ces insinuations mensongères », fait-il savoir.

Des tweets pas toujours supprimés

Ce mercredi 26 avril, une partie des publications d’élus de gauche qui s’étaient insurgés contre les propos de l’élu mahorais n’étaient plus disponibles sur les réseaux sociaux, à l’image de celui du patron de la France insoumise Manuel Bompard. Mais certains n’ont pas été supprimés, à l’image du tweet de la députée LFI Clémentine Autain.

D’autres, comme la sénatrice PS Marie-Pierre de la Gontrie, ont choisi republier leurs messages sans la mention « LREM » qui posait problème. Mélanie Vogel, sénatrice écologiste, a encore fait un choix différent en soulignant son erreur dans un second tweet en réponse à sa publication initiale.

Même son de cloche pour le maire EELV de Grenoble Éric Piolle ou Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat qui a publié un nouveau tweet indiquant : « L’appel scandaleux au meurtre de cet élu, quelle que soit son appartenance politique ne peut pas rester impuni », après un premier tweet pour reconnaître son erreur.

Et si la sénatrice du groupe CRCE (Communiste républicain citoyen et écologiste) Éliane Assassi, citée par Stéphane Séjourné parmi les élus ciblés par sa plainte, n’a pas retiré son tweet évoquant un « député Renaissance », l’élue s’est quand même permis une remarque.

Elle pointe du doigt l’attitude de celles et ceux « qui préfèrent rectifier l’appartenance politique d’un élu mais qui ne disent rien sur ses scandaleuses paroles qui incitent distinctement au meurtre ».

Et si Stéphane Séjourné évoque – sans les condamner explicitement – les « propos ignobles » de l’élu de Mayotte dans l’annonce de sa plainte, son message s’attarde davantage sur les élus de gauche. « Sur les réseaux sociaux, la République est souvent bien moins forte que les petits calomniateurs et leurs infamies. Désormais, nous ne laisserons plus rien passer. Nous défendrons systématiquement notre honneur », conclut-il.

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